Commentaire de Gandalf
sur Manifestations paysannes : la propagande des médias et de la FNSEA


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Tzecoatl Gandalf 4 septembre 2015 15:47

@Mania35


Voilà, la France laisse filer toute son industrie à l’étranger, augmentons les effectifs de Pole Emploi et les kilomètres de friches industrielles et bientôt agricoles. Félicitations.

La qualité ne se décrète pas. Elle n’est, pour résumer, que du bon vouloir du consommateur et de ses moyens. Et étant donné la clientèle nombreuse de certains fast-foods accros aux steaks coupés au cartilage broyé...
Toutes les montées en gamme ne réussissent pas, loin de là.

L’agriculture française est, comme le reste de l’économie soumise à la concurrence sans protection (brevets, terroirs, filières, ressources naturelles) et, effectivement, les conditions afin de permettre sa compétitivité ne sont pas réunis, pour diverses raisons :

- influence politique étrangère (embargo sur la Russie) et inconséquence bruxelloise (même le producteur allemand de porcs s’en plaint) ;
- cours monétaire mutualisé au niveau européen, et défavorable à notre balance commerciale (le Danemark a sa propre monnaie, il n’était pas problématique avant l’euro pour le porc français) ;
- comparativement aux coûts environnementaux, sociaux, nous faisons face à des dumpings ;
- doctrine libérale européenne qui est loin d’être loyale (mise en concurrence délibérée de systèmes sociaux, fiscaux, culturels divergents ; asymétrie extrême entre la concentration de la production, de la transformation, de la distribution) ;
- modèle d’agriculture familiale et excentrée géographiquement mis à mal par les fermes usines plus récentes, avec travailleurs détachés d’Europe de l’Est ;
- accumulation des besoins de standing réduisant la considération pour les produits de base ;
- changement des habitudes alimentaires dans la composition de la société (islam) ;
-

L’agriculture mondiale, c’est 980 millions de paysans. Mettre ses paysans sous la coupe réglée d’un mondialisme ultra-libéralisé, c’est évidemment les mener irrémédiablement à leur perte et les exposer à encore plus de productivisme.

Concernant les qualités gustatives, cela ne concerne pas que l’élevage, mais également la transformation. Le porc familial-industriel finistérien que j’ai pu consommer était excellent, consommé à la ferme.

Pour conclure, il va falloir rétablir certaines conditions macro-économiques de viabilité de l’entreprise productrice en France, car là, cela fait quelques années déjà que notre pays court au casse-pipe. Sauf que l’éleveur breton sait ne pas disparaître sans fracas.






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