Commentaire de Hervé Hum
sur Une forêt de policiers qui cache la rue de l'analyse


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Hervé Hum Hervé Hum 15 octobre 2015 13:25

votre article est excellent.

J’ai écouté un de ces « braves » policier qui se plaignait qu’on relâche trop top les délinquants, mais je ne l’ai pas entendu se plaindre de ces délinquants en col blanc qu’on arrête trop tard !

Comme vous l’écrivez à juste titre, les sujets et les images ne sont pas choisi au hasard, mais pour servir l’intérêt du diffuseur, en l’occurrence, le propriétaire du média.

De fait, l’accent est surtout mis sur la délinquance des pauvres, mais jamais sur celle des riches. Pour cette dernière, seulement lorsqu’il n’est pas possible de faire autrement, et le moins possible. Souvent, la technique consiste à faire oublier les cols blancs par les faits divers où on retrouve nos chers petits délinquants.

En réalité, si les médias devaient traiter le sujet de la délinquance proportionnellement à ses conséquences sur la société, elle ne parlerait qu’exceptionnellement de la petite délinquance et continuellement de la délinquance en col blanc. Mais cela deviendrait vite insupportable, d’où l’impérieuse nécessité de surtout parler des petits délinquants. Parce que si on arrêtait la délinquance des cols blancs, l’autre diminuerait proportionnellement.

Bref, le traitement de l’information sur le sujet délicat et très sensible de la délinquance est inversement proportionnel à son impact sur la société. L’évasion fiscale, la corruption que ce soit des politiques ou des fonctionnaires, la politique économique inique donnant tout aux possesseur de l’économie et dont la conséquence est la régression du lien social, ne sont jamais traité que de manière accessoire, marginal alors que le montant cumulé de leurs rapines est au moins dix fois supérieure à celle des petits délinquants. Alors que le vol des premiers participent de manière significative à nourrir la petite délinquance par effet de « ruissellement », fortement aidé par la dette publique. Ce n’est pas la richesse qui ruisselle, c’est la violence et la misère.

Dans ces conditions là, c’est tout à l’honneur des juges que de relâcher trop top les petits délinquants, parce qu’il ne peuvent juger les premiers coupables pour les arrêter trop tard.

Alors, qui est à plaindre, celui qu’on relâche trop tôt, ou celui qu’on arrête trop tard ? Or, le premier se plaint souvent bien moins que le second ! Et ce dernier aurait tort de s’en priver, car les quelques justiciers ci-dessus, sont les premiers à pardonner le second et sans pitié pour le premier. Ils vous diront que non, mais il suffit de lire leur commentaire pour voir que oui. Tout cela parce que comme l’impôt, ils ne considèrent que celui qui les obligent à sortir l’argent de leur poche et non celui qui le leur prend avant que l’argent rentre dans leur poche. A ce dernier, ils leur lèche les bottes et leur disent merci monsieur.

Mais ne leur dites pas qu’ils sont idiot, ils veulent bien l’être, en son fier, mais faut pas qu’on le leur dise, c’est leur humilité à eux, exactement comme un gendarme qui vous arrête sur la route !


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