Commentaire de Thomas
sur Une forêt de policiers qui cache la rue de l'analyse


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Thomas 15 octobre 2015 14:05
Vous semblez dire poliment que les policiers ne devraient pas se plaindre qu’on leur tire dessus, cela fait partie de leur travail, et les citoyens ne devraient pas se plaindre des délinquants et criminels qui ne sont que la conséquence des règles édictées par la société. 
D’une part je ne pense pas que les policiers se plaignent de faire leur travail ou du risque d’être tiré dessus, ce risque est accepté et compris, ce dont ils se plaignent c’est de prendre ces risques POUR RIEN, car entre les cas non élucidés (>60%), les infractions pour lesquelles les policiers ne se déplacent même plus par excès de travail (par exemple le tapage nocturne), les relâches immédiates pour vice de forme, les délais très longs pour une comparution devant le juge, le laxisme généralisé des juges, les peines non appliquées du fait du manque de places en prison, les remises de peine et pour finir les évasions, vous ne pouvez tout de même nier que les policiers ont plutôt l’impression qu’on les prend pour des guignols en leur demandant d’attraper toujours les mêmes lascars mois après mois en risquant leur peau. Un ouvrier accepterait-il tranquillement de continuer à opérer une machine non fiable qui chaque jour risquerait sans crier gare de lui couper un membre ? Non, alors pourquoi un policier devrait-il l’accepter lui ?
Les citoyens quant à eux remettent à l’Etat le monopole de la violence légitime en échange d’une paix sociale. Si les magistrats et le Garde des Sceaux continuent dans leur approche actuelle de la justice, ce contrat social se retrouvera mis à mal et encouragera l’auto défense voire risquera d’alimenter une spirale vers l’anarchie. La criminalité sous toutes ses formes a un effet extrêmement pervers sur la société en réduisant les liens de confiance entre les individus, en encourageant la corruption des relations économiques, en réduisant les incitations à l’effort et à l’épargne, en détruisant le capital humain et en rendant notre vie généralement plus violente et plus courte. Il ne faut pas dire que les jeunes de banlieues se tournent vers la criminalité à cause du manque d’emploi et oublier en même temps que c’est cette même criminalité qui participe à décourager la création de commerces dans ces mêmes banlieues. 


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