Commentaire de Julien30
sur Réalité, ou le cinéma iconoclaste de Quentin Dupieux


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Julien30 Julien30 2 décembre 2015 14:40

« Devant ce mélange de perplexité, d’ennui persistant et de solitude que l’absence de repères et de logique provoque en lui, le spectateur est amené à s’interroger sur lui-même, sur ses limites, sur sa capacité de résistance à l’imprévu et à la monotonie.  » 

Au-delà du fait qu’il y a des moyens gratuits de s’imposer de telles souffrances c’est bien là le travers, comme pour l’art contemporain. Il s’agirait de détruire, de casser pour mettre mal à l’aise, bousculer des certitudes par une performance qui peut par l’absurdité de son dispositif amener une réflexion nouvelle, faire progresser l’art par sa négation, admettons. Mais bon voilà, pas besoin de faire un deuxième film ou une autre installation, comme en art contemporain où n’importe quel gars ne cesse de refaire sous une forme différente l’urinoir de Duchamp avec un emballage différent. On est dans l’imprévu sur la forme mais dans le fond rien de plus balisé et limité, du déjà-vu recyclé en permanence. Au bout d’un moment on arrive à ce constat que c’est bien de vouloir innover mais que se contenter de tout péter et de ne rien proposer à la place de ce que l’on a détruit c’est plus une régression qu’autre chose, une régression infantile et une exaltation du nihilisme voir de la débilité mentale (voir les personnages de Steack et sans doute de ses autres films) pas spécialement réjouissante voir totalement morbide.
Par ailleurs les comparaisons avec Lovecraft ou Kubrick ne me semble pas bien pertinentes, eux cherchaient à faire sens et ne se contentaient pas de la simple performance pour la performance.

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