Commentaire de Philippe VERGNES
sur Prévenir l'embrigadement terroriste par l'éducation à la psychologie du soi


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Philippe VERGNES 2 février 2016 15:38
Bonjour LLS,

Oui à 100 % pour une éducation à la psychologie du soi comme remède préventif aux risques de dérives entraînant ce que l’on dénomme aujourd’hui la « radicalisation », phénomène proche si ce n’est consubstantiel à ce que l’on dénonçait après la Seconde Guerre mondiale sous le terme de « fasciser » ou de « fascisation » (mot qui ne s’est pas imposé dans le vocabulaire courant).

C’est ce que demandaient déjà de nombreux psychiatres et autres psys pour ne plus retomber dans les atrocités commises par les nazis lors de cet événement historique majeur.

Ainsi, et à titre d’exemple non exhaustif, Carl Gustav Jung répondait en 1945 lors à une interview d’Eugen Kolb, correspondant du journal Mishmar, sur comment guérir l’infection psychopathique de la mentalité collective contaminée par l’idéologie nazie d’Adolph Hitler : « Une éducation pour une plus grande conscience ! Prévention... de la psychologie des masses ! » (On pensera bien sûr ici à Gustave Le Bon et son essai sur la Psychologie des foules ou a celui de Wilhem Reich sur La psychologie de masse du fascisme ou encore celui de Freud sur Psychologie collective et analyse du moi, lui-même fortement inspiré de Gustave Le Bon, mais la psychanalyse ne dispose pas de la primauté du sujet et d’autres sources sont bien entendues possibles, si ce n’est tout aussi nécessaires nécessaires, comme celles par exemple des thèses résultants des travaux d’Andrew Lobaczewski).

Je pourrais aussi citer le rapport de J. Bowlby commandé par l’EcoSoc des Nations Unis lors de sa troisième réunion en 1948 préfigurant ce qui allait donné par la suite la théorie de l’attachement, etc.

Cette idée n’est donc pas nouvelle et s’avère nécessaire pour atteindre les objectifs visés par cet article.

Plusieurs questions cependant : Quel contenu à cette psychoéducation que vous ne définissez pas ? (Si des solutions sont tentées aux Etats-Unis, il serait utile de savoir quelles sont celles qui pourraient être préconisées ou appliquées avec « succès ») Qui serait en charge de cette psychoéducation ? (Ce qui pose indirectement la question de la formation des « formateurs » et du cursus que suivent les étudiants psys à l’université.) Mais également et surtout : Pourquoi une telle solution n’a pas déjà été mise en place alors que c’était une priorité des Nations Unis en 1948 ??? Pourquoi également la protection de l’enfance - puisque c’est bien d’elle dont il est question in fine - est-elle totalement dysfonctionnelle dans beaucoup de pays soit disant développés ???

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