Commentaire de JC_Lavau
sur Alstom General Electric : le résultat des promesses du gouvernement chômage et désindustrialisation
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Comment tuer une entreprise en 4 ans.
Publié par roaringriri sur fr.soc.economie, le 1er avril 2005.
Mais cela n’a rien d’un poisson du jour, hélas.
1)
On prend le contrôle de sa gestion, on cible des boites assez
anciennes, avec un fort patrimoine immobilier et un savoir faire
reconnu.
2) On vend le patrimoine immobilier (peu importe le prix).
3)
On « externalise », c’est à dire on fout dehors le personnel technique et
quelques cadres, avec un « plan social » financé par une partie du
produit de la vente du patrimoine immobilier, à qui on confie, en
externe, les tâches que la boite faisait en interne depuis des années.
La « nouvelle boite » bénéficiant", de primes à l’embauche, de subventions
du politicard local, et du chantage au « reclassement » des salariés,
pourra, pendant le temps de ses exos de charge, fournir pour
sensiblement moins cher le même boulot.
4) On fait chanter les
acheteurs restant, sous peine de licenciement, et à travers eux, les
sous traitants, pour obtenir « -10% ou -15 % » sur les achats.
Pendant
trois ou quatre ans, les résultats financiers de la boite font un bon
en avant spectaculaire, qui se solde par des rétributions d’actions à
deux chiffres.
La « valeur financière » de la boite augmente
sensiblement, et le pool d’actionnaires, ou le fond de pension vend ses
parts en empochant un substanciel bénéfice.
Au bout de quatre ans, la
boite a perdu la totalité de son patrimoine immobilier, la plus grosse
partie de ses compétences techniques et détruit ses fournisseurs, en
leur imposant des prix de vente qu’ils ne peuvent plus tenir les exos de
charges finissant, mais le fond de pension s’est gavé et, ayant vendu
sa participation à des crétins, qui se sont fait prendre par les bilans
élogieux, peut aller en parasiter une autre.
Si vous voulez des exemples, j’en ai, plein.
Réponses sur fr.sci.economie :
Par Tapioca :
Moi aussi, hélas, car j’ai vu pratiquer ça pendant vingt ans.
Par « news wanadoo »
Hélas, la rcette est connue (cf frères WILLOT en leur temps) et le processus implacable ?
Comment tuer une entreprise en 4 ans,
suite de l’échange.
>> Une manière de riposter ce serait de prouver un délit d’initiés
>> quand le fond a vendu ses parts ?
>
>
>
> J’insiste.
>
Roaringiri :
Pas du tout.
Quand
les actions de cette boite sont vendues, elle a effectivement fait des
résultats ellogieux ces deux ou trois dernières années.
En bouffant ses propres tripes, mais ça n’a rien d’illégal.
Elle
va s’effondrer par ce que c’est une croissance qui va la tuer, et
qu’elle est incapable de tenir le même rythme d’autocannibalisme, ou
d’augmenter encore la pression sur ses fournisseurs, alors que, dans le
même temps son encadrement réclame encore plus, en « récompense » de ses
services passés, mais là ce sera de la responsabilité de la nouvelle
direction, pas de la précédente.
Dans les bilans fournis et publiés,
le « désendettement » et l’ « externalisation » seront portés au « crédit » de
l’ancienne direction, comme actes de gestion positifs, pas l’inverse.
Il n’y a en la matière aucune dissimulation d’information, au contraire
même, ce genre de suicide est considéré comme un must dans les écoles de
gestion.
« Helmut dévalué » :
Merci pour les précisions, encore une question, est-ce qu’il est
possible que les boite non côtées en bourse prouvent l’absurdité de
cette stratégie en conservant de meilleurs résultats sur le long
terme ?
Roaringiri :
Ca dépend ce que tu appelles « résultat ».
Pour le fond de pension ou le financier, la santé de sa victime n’entre pas en ligne de compte à la ligne résultat.
Quand il en a saigné une, il passe a une autre.
Les
petites boites, non côtées, ou les boites cotées dites « familiales »,
par ce qu’un détenteur d’actions majoritaire interdit ce genre de
massacre, par exemple Rossignol jusqu’à la semaine dernière, ou avant ça
Carrefour, KIS ou Merlin Gerin il y a 20 ans, ne peuvent pas être
depecées comme ça.
Mais ça ne dure que du temps ou la gérance
effective est exercée par un individu (souvent son créateur), qui a un
rapport affectif avec sa boite.
Quand il passe la main, en général les héritiers sont plus « modernes ».
Il
ne faut pas se faire d’illusions, le Capitalisme, le vrai c’est ça et
rien d’autre, on peut gérer des boites autrement, au bénéfice de la
boite et par contre coup, dans une certaine mesure, en étant comptable
des intérêts des salariés, mais c’est au détriment de l’essence même du
Capitalisme, qui est la reproduction et la croissance du Capital et
rien d’autre.
On a tous gardé une mentalité d’artisan, et on confond
allègrement une entreprise, et l’être désincarné dont elle est le
pseudopode réèl : Le Capital.
Ce genre de comportement se généralise
par ce que c’est le fonctionnement normal du Capitalisme, il est passé
par une phase ou sa croissance supposait la croissance de son corps
physique, et il est arrivé à un niveau de développement ou son principal
gisement de croissance, en terme financier, repose sur la destruction
des entreprises et la cavalerie, mobilière et immobilière.
Toutes
les boites, petites ou grosses payent ce comportement, par ce qu’il
entraîne de fait, la négation idéologique de la valeur « travail », au
profit d’une valeur « finance ».
Si une boite fait plus de fric, par
des jeux boursiers que sur son métier, pourquoi payerait-elle ses
salariés, si elle les considère comme une charge, et pas comme la source
de ses revenus ?
C’est l’idéologie de la négation de la Compétence au profit de l’Organisation.
En d’autre terme la « Qualité Totale », ou autre fadaises de ce genre.
L’ISO connerie normalisée.
Wand :
Et ca va durer combien de temps ? les robots peuvent produire mais ensuite
qui achetera ?
Fin de citation.
J’avais déjà lu la même démonstration dans « Problèmes économiques » voici une trentaine d’années.