Commentaire de JC_Lavau
sur Alstom General Electric : le résultat des promesses du gouvernement chômage et désindustrialisation


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JC_Lavau JC_Lavau 3 mars 2016 12:07
Comment tuer une entreprise en 4 ans.

Comment tuer une entreprise en 4 ans.

 Publié par roaringriri sur fr.soc.economie, le 1er avril 2005.
Mais cela n’a rien d’un poisson du jour, hélas.

1) On prend le contrôle de sa gestion, on cible des boites assez anciennes, avec un fort patrimoine immobilier et un savoir faire reconnu.
2) On vend le patrimoine immobilier (peu importe le prix).
3) On « externalise », c’est à dire on fout dehors le personnel technique et quelques cadres, avec un « plan social » financé par une partie du produit de la vente du patrimoine immobilier, à qui on confie, en externe, les tâches que la boite faisait en interne depuis des années. La « nouvelle boite » bénéficiant", de primes à l’embauche, de subventions du politicard local, et du chantage au « reclassement » des salariés, pourra, pendant le temps de ses exos de charge, fournir pour sensiblement moins cher le même boulot.
4) On fait chanter les acheteurs restant, sous peine de licenciement, et à travers eux, les sous traitants, pour obtenir « -10% ou -15 % » sur les achats.

Pendant trois ou quatre ans, les résultats financiers de la boite font un bon en avant spectaculaire, qui se solde par des rétributions d’actions à deux chiffres.
La « valeur financière » de la boite augmente sensiblement, et le pool d’actionnaires, ou le fond de pension vend ses parts en empochant un substanciel bénéfice.
Au bout de quatre ans, la boite a perdu la totalité de son patrimoine immobilier, la plus grosse partie de ses compétences techniques et détruit ses fournisseurs, en leur imposant des prix de vente qu’ils ne peuvent plus tenir les exos de charges finissant, mais le fond de pension s’est gavé et, ayant vendu sa participation à des crétins, qui se sont fait prendre par les bilans élogieux, peut aller en parasiter une autre.
Si vous voulez des exemples, j’en ai, plein.

Réponses sur fr.sci.economie :

Par Tapioca :
Moi aussi, hélas, car j’ai vu pratiquer ça pendant vingt ans.

Par « news wanadoo »
Hélas, la rcette est connue (cf frères WILLOT en leur temps) et le processus implacable ?

Comment tuer une entreprise en 4 ans,
suite de l’échange.

>> Une manière de riposter ce serait de prouver un délit d’initiés
>> quand le fond a vendu ses parts ?
>
>
>
> J’insiste.
>

Roaringiri :

Pas du tout.
Quand les actions de cette boite sont vendues, elle a effectivement fait des résultats ellogieux ces deux ou trois dernières années.
En bouffant ses propres tripes, mais ça n’a rien d’illégal.
Elle va s’effondrer par ce que c’est une croissance qui va la tuer, et qu’elle est incapable de tenir le même rythme d’autocannibalisme, ou d’augmenter encore la pression sur ses fournisseurs, alors que, dans le même temps son encadrement réclame encore plus, en « récompense » de ses services passés, mais là ce sera de la responsabilité de la nouvelle direction, pas de la précédente.
Dans les bilans fournis et publiés, le « désendettement » et l’ « externalisation » seront portés au « crédit » de l’ancienne direction, comme actes de gestion positifs, pas l’inverse. Il n’y a en la matière aucune dissimulation d’information, au contraire même, ce genre de suicide est considéré comme un must dans les écoles de gestion.

« Helmut dévalué » :
Merci pour les précisions, encore une question, est-ce qu’il est
possible que les boite non côtées en bourse prouvent l’absurdité de
cette stratégie en conservant de meilleurs résultats sur le long
terme ?

Roaringiri :

Ca dépend ce que tu appelles « résultat ».
Pour le fond de pension ou le financier, la santé de sa victime n’entre pas en ligne de compte à la ligne résultat.
Quand il en a saigné une, il passe a une autre.
Les petites boites, non côtées, ou les boites cotées dites « familiales », par ce qu’un détenteur d’actions majoritaire interdit ce genre de massacre, par exemple Rossignol jusqu’à la semaine dernière, ou avant ça Carrefour, KIS ou Merlin Gerin il y a 20 ans, ne peuvent pas être depecées comme ça.
Mais ça ne dure que du temps ou la gérance effective est exercée par un individu (souvent son créateur), qui a un rapport affectif avec sa boite.
Quand il passe la main, en général les héritiers sont plus « modernes ».
Il ne faut pas se faire d’illusions, le Capitalisme, le vrai c’est ça et rien d’autre, on peut gérer des boites autrement, au bénéfice de la boite et par contre coup, dans une certaine mesure, en étant comptable des intérêts des salariés, mais c’est au détriment de l’essence même du Capitalisme, qui est la reproduction et la croissance du Capital et rien d’autre.
On a tous gardé une mentalité d’artisan, et on confond allègrement une entreprise, et l’être désincarné dont elle est le pseudopode réèl : Le Capital.
Ce genre de comportement se généralise par ce que c’est le fonctionnement normal du Capitalisme, il est passé par une phase ou sa croissance supposait la croissance de son corps physique, et il est arrivé à un niveau de développement ou son principal gisement de croissance, en terme financier, repose sur la destruction des entreprises et la cavalerie, mobilière et immobilière.

Toutes les boites, petites ou grosses payent ce comportement, par ce qu’il entraîne de fait, la négation idéologique de la valeur « travail », au profit d’une valeur « finance ».
Si une boite fait plus de fric, par des jeux boursiers que sur son métier, pourquoi payerait-elle ses salariés, si elle les considère comme une charge, et pas comme la source de ses revenus ?
C’est l’idéologie de la négation de la Compétence au profit de l’Organisation.
En d’autre terme la « Qualité Totale », ou autre fadaises de ce genre.
L’ISO connerie normalisée.

Wand :
Et ca va durer combien de temps ? les robots peuvent produire mais ensuite
qui achetera ?

Fin de citation.

J’avais déjà lu la même démonstration dans « Problèmes économiques » voici une trentaine d’années.


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