Commentaire de Taverne
sur L'État profond contre la volonté prévalente des peuples : entretien avec Peter Dale Scott


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Taverne Taverne 27 mars 2016 16:58

Je cite : « Dans ma vision du monde, il existe deux modes d’évolution possibles, c’est-à-dire la méthode violente et la méthode pacifique ».

Cette vision me semble manichéenne. Elle oppose la violence (qui ne serait que le mal) au bien (la force, dont le pacifisme, mais surtout le pouvoir puisque la force est dans le pouvoir ).

C’est très américain comme façon binaire de concevoir les choses. Wiktionnaire (lire ici) (1) fait remarquer, de façon très pertinente, que les Anglo-saxons ne connaissent pas de définition positive de la notion de violence. Malheureusement, les Français se sont ralliés à cette conception unique et restrictive.

Les dirigeants des pays démocratiques ont érigé un mur contre le peuple pour s’en protéger. C’est là qu’est la véritable violence. Quand les Tunisiens se sont soulevés, les élus français n’ont pas cherché à examiner si la cause était légitime et le premier réflexe fut de venir en aide au pouvoir tunisien pour réprimer cette « violence », en exportant notre « savoir-faire » de notre force de l’ordre (« force » donc le « bien) !) pour consolider le mur contre le peuple. Se voyant débordés par les évènements, ils ont ensuite opéré un virage complet pour feindre de s’en accommoder, voire pour en faire l’éloge hypocrite du courage du peuple tunisien.

Construisez un mur infranchissable, bouchez-vous les oreilles. Puis quand le peuple se révolte, massacrez-le parce qu’il fait preuve de »violence« .

(1) J’y ai trouvé cette belle citation :  »La fonction du philosophe consiste exclusivement dans la profanation des idées. Aucune violence n’égale par ses effets la violence théorique. Plus tard, l’action vient… "— (Paul Nizan, La Conspiration, 1938, p. 44)


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