Commentaire de Hervé Hum
sur Pourquoi la rémunération de Carlos Tavares pose problème


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Hervé Hum Hervé Hum 1er avril 2016 14:33

@Ar zen

Merci du compliment.

Toutefois, l’analyse est plus subtile et complexe, car il faut distinguer la propriété économique de la propriété sociale. La maison d’habitation (donc, non spéculative) n’est pas une propriété au sens capitaliste, car elle ne permet pas d’en tirer un profit suffisant pour vivre sur la plus-valu généré par elle. De ce point de vu, si l’agriculteur ou l’artisan sont propriétaires de leur outil de travail, ils sont aussi salarié de leur outil de travail et donc, ne sont pas des capitalistes au sens propre du terme. Seuls les grands propriétaires céréalier ou viticoles peuvent prétendre être des capitalistes.

L’arnaque sémantique utilisé par les propriétaires économiques consiste à faire croire à ces autoentrepreneurs-salariés qu’ils sont capitalistes, alors qu’ils sont aussi salarié. L’astuce consiste à jouer sur la confusion entre rente et salaire. entre salaire fixe et variable.

Donc, pour obtenir l’adhésion du plus grand nombre, il faut arriver à faire prendre conscience qu’en réalité, très peu de personnes sont propriétaires au sens capitaliste (ce fameux 1%) tandis que tous les autres sont des prolétaires économiques (toujours au sens capitaliste) car devant s’employer ou être employé.

L’autre grande confusion sur laquelle joue les capitaliste, c’est le fait qu’en devenant retraité, on devient mécaniquement rentier, déplaçant son intérêt vers celui du capital plutôt que du salariat.

Bref, c’est assez complexe, mais ce qu’il faut surtout retenir, c’est que la propriété d’usage qu’est sa maison n’est pas une propriété économique et donc qu’être seulement propriétaire de sa maison, ne fait pas de soi un capitaliste. Tant qu’on ne peut pas vivre sur sa rente et qu’on doit s’employer pour vivre, alors, on est un prolétaire économique (artisans, agriculteurs, professions dites libérales comme les médecins, etc).

La lutte qui s’est amorcé mais que tout le monde ne veut pas encore voir est entre les actifs (salariés) et les retraités (rentiers).

C’est surtout là que tout doit se décider, dans la répartition de la richesse produite entre les actifs et les retraités. Mais pour cela, il faut se démarquer idéologiquement de la croyance en la nécessité de la propriété économique, qui ne l’est plus que pour maintenir la richesse des uns par l’exploitation des autres. Il n’y a pas de richesse matérielle sans l’exploitation d’autrui, car vous pouvez bien être possesseur de 10 tonnes d’or, si personne n’en veut, sa valeur est égale à zéro !. On est riche par sa capacité à commander aux autres, pas pour ce qu’on possède en bien matériel (la valeur de ce dernier repose lui aussi sur la capacité à échanger ce bien contre du temps de vie d’autrui dédié à sa personne). La richesse des banquiers repose sur leur contrôle du temps de vie des êtres via la monnaie, qui les places ainsi au dessus de tous les autres !

Si on prend l’exemple de ce qu’il se passe en Suède (si je me trompe pas de pays), l’accord entre actif et retraité ne peut passer que par un équilibre entre les deux et non pas ou plus, entre salariés et propriétaires économiques.

Bon, je suis sans doute un peu en avance sur la conscience des gens, mais il n’y a pas d’autres alternatives en dehors du chaos. Sachant que ce rapport doit s’étendre à la planète entière pour devenir effectif, c’est à dire, stabilisé.


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