Commentaire de JC_Lavau
sur La guerre contre les instruits, ça aussi c'est de la lutte des classes


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JC_Lavau JC_Lavau 30 avril 2016 13:30

@magatst.
Réponse plus sérieuse à présent.

Je n’en ai personnellement rien à foutre de ceux qui sont simultanément instruits et parasites, escrocs par exemple, ou radoteurs bornés, ou laquais en livrée tels que ceux que les media aux ordres exhibent pour duper le grand public. Un des sites que je dirige est justement orienté contre ce genre d’impostures :
http://impostures.deontologic.org/
Voir la chute d’un escroc international :
http://impostures.deontologic.org/index.php?board=24.0
http://impostures.deontologic.org/index.php?board=26.0

Si je parle de la guerre contre les instruits comme « aussi une lutte des classes » mais justement pas la bonne, c’est que j’ai l’expérience de gens qui restituent au centuple l’effort fait par la collectivité pour les instruire.
J’ai l’expérience d’ingénieurs de production particulièrement attentifs à la mise en oeuvre et au test d’un dispositif de sécurité qui garantisse qu’aucune main ne sera broyée par la presse, tout en améliorant l’ergonomie.
J’ai l’expérience d’ingénieur de gestion en quart de nuit, qui prend amicalement un soudeur par la manche : « Dites ! Les lunettes ! Vous ne les portez pas souvent ! ». Soudure par points à la pince, qui devrait étinceler peu, mais encore parfois bien trop pour la sécurité des yeux. Le même qui sauve la vie à une demi-douzaine de personnes en éteignant un début d’incendie juste contre la bouteille d’acétylène. Au prix de la peau de ses mains, brûlée.
J’ai l’expérience de chef d’atelier issu du bleu, mais qui conservait frousse et haine envers ceux issus de grandes écoles. Mégalomane : « Moi d’ici, je vois tout, je surveille tout ! ». Bôf, bien des choses lui échappaient, dans son bel atelier plus récent que les autres. Mais l’orgueil avant tout...
J’ai l’expérience du bosco du Maine-Bretagne, assez futé pour me préparer un tuyau d’oxygène, pour que je puisse dégager l’hélice engagée dans un filet. Je n’ai pas dit qu’il avait fait des études supérieures, mais qu’il se servait judicieusement de ses connaissances.
J’ai l’expérience des minéralogistes Simone Caillère et Stéphane Hénin devant l’analyse chimique d’une « Illitische Ton » : « Quoi ? Tant de pourcents de sodium ? Alors ce n’est pas une illite ! ». Puis plus tard : « Pourquoi vous n’essayez pas la réaction avec la potasse, au lieu de la soude ? ». Objection industrielle drastique : le prix. Ultérieurement, on a pu la faire, l’expérience : à molalité de réactif hydroxyde égale, la plasticité était triplée. On ne l’aurait jamais su sans expérimenter.
J’ai l’expérience d’une minéralogiste, Denis Barthomeuf, qui a plaisir à renseigner.

Etc. Des scientifiques qui font honneur à la profession, il y en a beaucoup.
Même si parfois l’orgueil de meute incite certains, même des prix Nobel, à des couillonnades peu reluisantes, moralement répréhensibles.

Et même si les académiciens en livrée se croient obligés d’obéir à la scinistre de la Mience, Valérie Pécresse, quand elle leur donne l’ordre de valider la mythologie du « réchauffement climatique anthropique, miraculeusement médié par le méchant dioxyde de carbone ». Du reste, au bout de séances à huis clos, ils n’obéissent que dans la conclusion, alors que le corps du rapport, que ni la scinistre ni les journalistes ne liront jamais, ils écrivent des objections dirimantes.

— La science se distingue de tous les autres modes de transmission des connaissances, par une « croyance » de base : nous croyons que les experts sont faillibles, que les connaissances transmises peuvent contenir toutes sortes de fables et d"erreurs, et qu’il faut prendre la peine de vérifier, par des expériences. Richard Feynman.

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