Commentaire de Trelawney
sur Centrale nucléaire d'Hinkley Point 24,5 milliards pour rien ?


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Trelawney 10 mai 2016 20:45

Les deux EPR anglais, ne sont pas utiles pour les anglais autrement que de les prémunir d’un black out (hantise du politique). Le financement de ces deux réacteurs n’est pas sans danger pour EDF et surtout l’état français. Il faut néanmoins ajouter un paramètre non négligeable à ce projet : la quasi faillite d’EDF.

Aujourd’hui les comptes d’EDF sont plombés par la prise en charge d’Areva qui boit la tasse à cause des mines en Afrique et de la construction des deux EPR en France et en Norvège. De plus Areva ne peut plus compter sur la manne financière qu’apporte le retraitement des déchets puisque l’un de ses principaux clients (le Japon) fonctionne depuis Fukushima avec 2 réacteurs sur ses 53 et ne produit plus de déchets. Parallèlement à cela, EDF doit lancer son programme de prolongement de la durée de vie de ses réacteurs qu’elle a financé pour l’instant à 20 milliards d’euro sur 10 ans. Si on ajoute le projet Hinkley les besoins en capitaux d’EDF atteindront dans la fourchette basse, les 30 milliards d’euro sur 20 ans.

EDF pourrait ne pas continuer l’aventure Hinkley, mais ce serait contraire à sa stratégie de développement du nucléaire dans le monde et d’être le numéro un mondiale dans cette spécialité. Hinkley est un pari technologique qui peut soit protéger en partie l’entreprise encore pour quelques années, soit la couler définitivement. EDF a donc mis ses jetons sur la table et maintenant c’est : « faites vos jeu, rien ne va plus ».

Pour se trouver les 30 milliards EDF n’a pas d’autre choix que de s’adresser à son actionnaire principal : l’état. Seulement concurrence oblige, l’état ne peut que garantir la somme et les fonds doivent venir d’ailleurs et pour cela il y a 3 solutions :

La première est d’emblé et sans discussion refusée par l’état : augmenter le tarif de l’électricité.

la seconde et aussi refusé par le gouvernement : augmentation du capital en faisant appel au marché boursier, ce qui veut dire privatisation.

La troisième est de trouver dans l’organisation interne des gains de productivité et trouver du cash en vendant quelques une de ses filiales dont ERDF. On comprend mieux pourquoi les syndicats sont très circonspects sur le projet Hinkley. De plus la vente d’ERDF ne se ferra qu’à l’un de ses concurrents et avec l’ouverture à la concurrence, ca ferra un caillou de plus dans la chaussure à EDF.

En fait EDF paie le prix fort ses choix stratégiques qui ont été décidés dans le passé par les directions successives d’EDF et approuvés par le gouvernement. EDF n’est absolument pas présente dans les énergies renouvelables et alors qu’il y a quelques années elle avait une domination technique dans le marémotrice, le solaire thermique, l’hydraulique, elle a volontairement abandonnées ces technologies au détriment du nucléaire, qu’elle pensait à tort être l’énergie du futur.

je ne serais pas surpris dans une dizaine d’année on achète son électricité à une entreprise autre qu’EDF 


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