Commentaire de Christian Labrune
sur Les habits neufs de l'empereur Juppé


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Christian Labrune Christian Labrune 29 juillet 2016 00:38

à l’auteur,
La sévérité de votre article m’étonne un peu : j’ai rarement écouté longtemps des interventions de M. Juppé, elles n’ont jamais retenu mon intérêt, mais j’ai quand même été frappé à chaque fois par l’impression qu’il pouvait donner d’être fort content de lui-même. Pourrait-il l’être sans quelque raison précise que nous ne connaissons pas et que nous ne parvenons même pas à deviner ? Je ne le pense pas. Prenons par exemple un autre cas du même genre, mais plus extrême s’il est possible : celui d’un Michel Rocard. Il avait su pousser fort loin l’art de dire le plus platement possible des sottises d’une particulière indigence, tout en paraissant immensément satisfait d’être Michel Rocard, et d’être aussi lucide intelligent et perspicace sur la chose politique qu’il disait vouloir l’être. J’ai été bien surpris de sa disparition, je pensais qu’il n’y avait que Dieu qui pût atteindre à une telle plénitude, à une telle suffisance dans la jouissance de soi, et donc que Michel Rocard ne mourrait probablement pas. Mais il est mort, et nous ne saurons jamais la cause de son bonheur d’être Michel Rocard. Si ce n’est qu’il était Michel Rocard, que cela suffit peut-être, bien que nous ne sachions pas ce que c’est qu’être Michel Rocard. Gageons que cela doit être bien agréable quand même, et pareillement d’être M. Juppé, lequel ne doit pas manquer de raisons très profondes d’être ce qu’il est : rendons-lui cette justice.


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