Commentaire de Luniterre
sur Le sophisme de l'offre et de la demande !


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Luniterre Luniterre 29 octobre 2016 21:42


https://www.marxists.org/francais/marx/works/1865/06/km18650626e.htm

Salaire, prix et profit_Karl Marx

« Mais examinons la question d’un point de vue plus large. Vous seriez tout à fait dans l’erreur si vous admettiez que la valeur du travail ou de toute autre marchandise est, en dernière analyse, déterminée par l’offre et la demande. L’offre et la demande ne règlent pas autre chose que les fluctuations momentanées des prix du marché. Elles vous expliqueront pourquoi le prix du marché pour une marchandise s’élève au-dessus ou descend au-dessous de sa valeur, mais elles ne peuvent jamais expliquer cette valeur elle-même. Supposons que l’offre et la demande s’équilibrent ou, comme disent les économistes, se couvrent réciproquement. Eh bien ! au moment même où ces forces antagonistes sont d’égale puissance, elles s’annihilent réciproquement et cessent d’agir dans un sens ou dans un autre. Au moment où l’offre et la demande s’équilibrent et par conséquent cessent d’agir, le prix du marché pour une marchandise coïncide avec sa valeur réelle, avec le prix fondamental autour duquel oscille son prix sur le marché. Lorsque nous recherchons la nature de cette valeur, nous n’avons pas à nous préoccuper des effets passagers de l’offre et de la demande sur les prix du marché. Cela est vrai pour les salaires comme pour le prix de toutes les autres marchandises. »

.

Comme d’hab, sous prétexte de faire plus « marxiste » que Marx lui-même, Bibeau simplifie à l’extrême, oublie la dialectique la plus élémentaire, et se trouve en difficulté pour faire des réponses cohérentes.

Même Wikipédia fait mieux :

https://fr.wikipedia.org/wiki/Th%C3%A9orie_de_la_valeur_(marxisme)

"Quand une machine est utilisée pour fabriquer un objet, la valeur transmise doit prendre en considération le temps de travail humain qui fut nécessaire pour fabriquer la machine, qu’on répartira ensuite sur le nombre total d’objets qu’est capable de fabriquer la machine avant d’être détruite. Lorsque les machines sont performantes, ou lorsqu’elles sont faciles à construire, la valeur des objets baisse car elles transmettent moins de travail humain à chaque objet. C’est effectivement le cas pour les métiers fortement automatisés aujourd’hui.

Le prix de l’objet est la mesure de la valeur. Ce prix peut varier (à la différence de la valeur intrinsèque définie précédemment), selon la monnaie et le marché, c’est-à-dire l’offre et la demande totale en marchandises. Le prix oscille autour de la valeur moyenne de l’objet.« 

.

En résumé, il est donc évident que le prix et la valeur sont deux notions très différentes, quoique dialectiquement liées.

Si en règle général et en temps »normal« , ces deux notions en viennent à »s’égaliser« , ce n’est évidemment pas le cas en période de crise, et notamment de crise de surproduction...

La production capitaliste, pour valoriser le capital, vise à répondre à des besoins solvables...

Lorsqu’il n’y a plus d’acheteurs solvables, ou moins de demande, le »prix« baisse, mais pas la »valeur« , liée au travail et au coût de production...

C’est ce »découplage" valeur-prix, qui est une des causes évidentes de la crise...

Ne pas confondre les efforts pathétiques, même si parfois méritoires, de Bibeau, et la dialectique marxiste, difficile à résumer dans un seul article, quoiqu’il en soit !

Luniterre


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