Commentaire de Y.Favory
sur Bibracte, Alésia, effroyables malentendus !


Voir l'intégralité des commentaires de cet article

Y.Favory 17 novembre 2016 22:14

@Antenor
Il y a quand même une différence entre interpréter avec des protocoles scientifiques et des éléments de comparaison des vestiges découverts où d’identifier un habitat permanent suite à la découverte de maisons d’une part et d’autre part affirmer avoir découvert un site sur la base de ressemblance avec un rempart du proche orient où en effectuant des confusions chronologiques ou d’affirmation fausse du type Bibracte n’est qu’une citadelle sans contexte urbain. Bibracte est au Beuvray parce que l’on a trouvé sur place un habitat urbain fortifié exceptionnel et unique, dans la zone qui correspond. D’autre part il y a une continuité toponymique et une tradition populaire ça fait beaucoup quand même. Sans parler évidemment du matériel archéologique qui date de la bonne époque.


Pour Alise, rien d’étonnant une cité gallo construite sur un habitat celte pillé lors des invasions germaniques du troisième et qui périclite avec les dernière invasions il y a de nombreux sites dans ce cas. On reconstruit ce qui est détruit c’est pas la bombe atomique.

C’est le temps qui est divisé de façon chronologique. Un site peut avoir différentes strates d’occupation successives continues ou pas, au cours temps il peut se déplacer souvent se réduire ou se dilater, reprendre ou pas l’ancien site etc .... 

Les armes gauloises sont différentes des armes romaines républicaines qui sont différentes de celles de l’empire, elles mêmes très différentes de celle du moyen-âge. L’âge du fer se termine bien à la conquête romaine c’est la fin de la proto-histoire et le début de l’histoire. Les spécialistes de l’étude des métaux les distingues très simplement ainsi que d’autres objets. J ’avoue ne pas comprendre votre histoire de citadelle.

J’ai bien dit que les trois voire quatre sites de Gergovie devaient être mis à part car exceptionnels dans le cadre du peuplement de la civilisation des oppida. Je ne pense pas que le problème se pose en matière de capitale économique, terme qui me semble très excessif pour l’époque. Corent est l’oppidum où se trouve l’habitat urbain et donc l’économie indigène Merdogne plutôt un site militaire renforcé pendant la guerre des Gaules où s’est déroulé la bataille et Gondole reste à fouiller en profondeur.
La logique de peuplement et donc de défense à l’époque médiévale est différente de celle des gaulois, de celle de Louis XIV et de celle de Maginot. Il faut une étude diachronique du paysage pour comprendre ces phénomènes, ça existe dans certaines zones mais je ne sais pas si c’est le cas à Gergovie.

Je ne comprends pas tous vos problèmes commerciaux, pour le côté « bref et intense ». Il résulte de la conquête. Ces habitats sont tardifs (fin du II avan)t et périclitent souvent après la conquête (fin du premier), en dehors de certains cas comme Alise, car ils subissent la concurrence des colonies romaines ou tout simplement une nouvelle logique de peuplement. Bibracte est supplantée par Autun qui récupère les élites gauloises qui s’étaient d’abord fait construire un habitat romanisé sur le Beuvray et Bibracte n’a plus d’intérêt dans le cadre de la taxe romana et des nouveaux axes de communication. Donc le site s’amenuise et disparait. Sans l’invasion romaine la vie de ces sites aurait été sans doute plus longue. 
Intense parce que cette période correspond à l’apogée des Elites gauloises indépendantes surtout celle qui avant la conquête collabore avec les romains et sont intégrées dans le commerce italien d’où le vin qu’elle consomment car ça fait chic le peuple lui boit la vinasse locale.
Le commerce va là où il y a des clients, Bibracte est capitale elle possèdent les élites qui consomment du vin italien laissant au bas peuple les productions indigènes donc le commerce et notamment celui du vin va sur le Beuvray.

On ne fouille pas pour trouver des sites mais pour comprendre des sites que l’on a déjà trouvé. La plupart des sites sont identifiés notamment les gros (cf carte archéologique de la Gaule) grâce au long travail des érudits depuis l’ancien régime qui s’appuyaient sur les textes, associés à la toponymie, aux traditions populaires, aux archives et aux découverte de matériel en surface ou fortuites, aujourd’hui on utilise les fouilles préventives et les prospection de surface en plus. Un site identifié est fouillé ou pas en fonction des projets de recherche. Alise n’a plus été fouillé entre les fouilles du début du XX et quasiment celle de Reddé, idem pour Merdogne avec V Guichard. Les fouilles sont très coûteuses et n’interviennent qu’avec la garantie de résultats. Après elles ne sont pas nécessaires pour trouver un site prospection, travail d’archive et sondages suffisent voire reconnaissance de structures aériennes s’il y en a, mais par des spécialistes. C’est comme ça que les pauvres murs de Chaux que Berthier identifiait comme des remparts, expertisés par des archéologues suisses, sont devenus des lapiazes, ou des murs agricoles de l’époque moderne ou de simples épierrements.

Avez vous consultez les archives du Mont Saint Vincent ainsi que le cadastre. Vos murs y sont-ils identifiés. Un mur celte c’est quand même particulier et en général ils sont enterrés par le temps. Vous savez ce que je pense des pseudo-murs cyclopéens qui auraient traversé la Méditerranée pour arriver dans le nord de la gaule ???

Bonne nuit.

YF




Voir ce commentaire dans son contexte