Commentaire de Antenor
sur Bibracte, Alésia, effroyables malentendus !


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Antenor Antenor 18 novembre 2016 19:08

@Y.Favory

Bonsoir,

Concernant le Mont-Saint-Vincent, les murs « cyclopéens » ne sont pour moi pas déterminants. Je suis convaincu qu’il s’agit de Bibracte de par son histoire et sa localisation. Vous dites que les problèmes militaires des Gaulois n’étaient pas ceux de Louis XIV ou du Moyen-âge, je suis désolé mais c’est faux. Besançon peut en témoigner. Bourges, Orléans, Paris : Guerre des Gaules ou Guerre de Cent Ans ? Les deux, mon Colonel ! Le relief et les distances n’ont pas changé entre ces époques, ni les moyens de locomotion. Quand à l’armement, il y a bien eu quelques évolutions mais rien de fantastique avant les armes à feu modernes. Lances, épées, haches, arcs. Les armes sont devenues plus efficaces mais les cuirasses aussi...

En ignorant les sites les plus compliqués à fouiller, c’est à dire essentiellement les zones urbaines, vous soustrayez de votre raisonnement des éléments cruciaux. Vous imaginez des archéologues italiens se contenter de fouiller les campagnes ?

La différence entre une ville et une citadelle ? Regardez Rome, regardez le Rocca di Papa et en prime vous avez le Monte Cavo comme sanctuaire religieux. Le Mont-Beuvray est un équivalent gaulois du Monte-Cavo et non de Rome. La « Rome » éduenne, c’était Chalon et leur Rocca di Papa, le Mont-Saint-Vincent.

Le seigneur d’Alise-Sainte-Reine au Moyen-âge était l’Evêque d’Autun en personne, voilà qui donne une idée de l’importance du lieu. C’est autrement plus convaincant que les quelques vestiges mis à jour. Le site était si important que les Ducs de Bourgogne se sont trouvés contraints de créer un Comté à Grignon sur la colline d’en face, à une époque ou ce titre ne se donnait pas à légère. Ajoutez à cela l’interprétation de la bataille d’Emile Mourey qui accorde parfaitement texte et terrain et vous l’avez votre Alésia. La preuve archéologique de la localisation d’Alésia se trouve sans doute sous l’actuel bourg d’Alise et vous allez l’ignorer parce qu’il est plus simple de fouiller le reste du Mont-Auxois !

La certitude de la localisation de la citadelle d’Alésia à Alise permet d’envisager l’établissement d’une typologie des citadelles. Identifier des sites chargé d’histoire, c’est bien mais comprendre pourquoi ils sont là et pas ailleurs, c’est mille fois mieux.

Les agglomérations comme celles du Mont-Beuvray et Corent sont à mon sens des signes du déclin de la civilisation gauloise. Déclin confirmé par les évènements contemporains à l’occupation de ces sites. Les élites ont dû investir des sommes folles pour entretenir ces lieux destinés à alimenter leur propagande. Pour l’efficacité, on repassera.

« Le commerce est là où il y a des clients » et des fournisseurs. La vente à perte, ça ne fonctionne jamais bien longtemps. Surtout que de mauvais revenus du commerce, c’est aussi très mauvais pour les impôts... Vu les mœurs de l’époque, la concurrence entre marchands (avec les aristocrates dans l’arrière boutique) devait être assez terrible. Et un jour de transport d’économiser entre Thiers et Clermont, puis un autre par là un peu plus loin, ça finit par peser dans le prix.


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