Commentaire de Jean Pierre
sur La fabrique de la misère


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Jean Pierre 18 décembre 2016 14:42

@Spartacus
Il n’y a rien de plus capitaliste que la banque.


Dans votre système de pensée, entièrement déformé par votre fanatisme néo-libéral ou libertarien, vous imaginez que le Capitalisme et l’Etat sont deux entités distinctes et antagonistes. Rien n’est plus faux. 
 
Vous imaginez que la dette serait uniquement publique et viendrait de l’irresponsabilité du personnel politique. En réalité la dette à de multiples sources. Un peu partout sur la planète la dette privée et la dette des entreprises est nettement supérieure à la dette des Etats (4 ou 5 fois au Royaume-Uni par exemple). Les banques ont le pouvoir de création monétaire (par le biais du crédit) et prêtent aux particuliers et aux entreprises. Cette création de dette est totalement indépendante de l’action de l’Etat puisque l’Etat a transféré aux banques privées la création monétaire.
 
La mondialisation ayant mis en concurrence les salariés de toute la planète il y a eu un transfert des richesses des salariés vers les actionnaires. Dans le vieux conflit travail/capital (« il y a bien lutte des classes et nous sommes en train de la gagner », dixit Warren Buffet) la victoire des actionnaires crée un déséquilibre. Recevoir des dividendes et les réinvestir ne fonctionne plus si les produits issus d’un appareil productif surpuissant ne trouvent plus de débouchés équivalents. Comme il est exclu pour le capital d’augmenter les salaires (il n’entend pas avoir gagné la lutte des classes pour rien), c’est ici qu’intervient le crédit (autre source d’enrichissement de l’appareil capitaliste) en réinjectant de l’argent via la création de dette. La dette que vous accusez (et qui est surtout une dette privée) n’est qu’une façon de faire fonctionner un peu plus longtemps un capitalisme qui a généré lors de la mondialisation un profond déséquilibre (fin du fordisme).
Vous parlez de « l’accès à l’argent sans responsabilité ». Cela vaux pour la dette publique mais également pour la dette privée. Quand le système bancaire privée merde, il est renfloué par les Etats qui transforme la dette privée en dette publique (600 milliards de dollars ont été donnés aux banques Américaines en 2008) et toujours dans le même but : maintenir artificiellement en état de marche un capitalisme défaillant. L’Etat est au service du capitalisme. 



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