Commentaire de Emile Mourey
sur Plaidoyer pour une meilleure connaissance de l'Antiquité tardive


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Emile Mourey Emile Mourey 25 décembre 2016 12:27

@Antenor


Pourquoi reconvertis ? Que ces temples aient fait l’objet de réparations, jusqu’à des pans de murs comme, probablement au Crest, ce n’est pas un problème. Qu’il s’y trouve des chapiteaux plus récents que ceux d’origine, en général, cela se voit. Mais les chapiteaux d’origine, pourquoi voulez-vous qu’ils ne se soient pas conservés tels quels ainsi que le principal de l’édifice ? L’église du Crest est représentée telle quelle dans un chapiteau de N.D. du Port.

Non seulement les chapiteaux de la cathédrale de Chalon sot ceux d’Adam et Éve, mais il s’y trouve une pointe d’humour, car si Adam est prêt à recommencer - ici, c’est lui qui est tenté par le serpent - Ève, quant à elle, se croise les mains sur le sexe en signe de refus (cf mon Dieu rayonnant, page 153).

Je n’ignore pas les thèses absurdes que la ville de Chalon laissent courir et que reprennent aveuglement les auteurs. On sait à peu près tout sur le roi Gontran grâce à Grégoire de Tours. J’ai retraduit le texte de sa fondation du monastère de saint Marcel. Il se trouve à Sevrey et son église est la modeste église de Sevrey. Gontran était un soudard qui n’était que toléré par les évêques qui officiaient dans la cathédrale (mon "Épée flamboyante, page 259).

Bis repetita, nous savons à peu près tout sur les Francs et les Burgondes grâce à Grégoire de Tours. Il parle de la cathédrale de Chalon-sur-Saône, mais sous le vocable d’Etienne. La description qu’il donne des grandes manifestations qui s’y sont tenues montre bien qu’il s’agissait d’un bâtiment important pouvant accueillir des foules et qui n’a rien de comparable avec l’église de Sevrey que j’attribue au roi Gontran.

La mythologie gauloise ? voyez mes ouvrages. Il n’y a pas de mystère dès lors que vous acceptez de comprendre, primo, le druidisme des chapiteaux les plus anciens (divinité incarnée dans la nature et animant l’esprit de la cité), secundo, l’irruption d’une pensée juive (judéo-druidisme), tertio, avec un christ du ciel de plus en plus présent, quarto, puis l’arrivée d’une interprétation des évangiles mais à condition qu’ils annoncent la naissance d’un empereur de Rome. Ensuite, nous entrons dans les cathédrales gothiques des Francs pratiquement sans chapiteaux, car condamnés par l’Église.

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