Commentaire de Cazeaux
sur Affaire Fillon, un faux procès ? Seul le tribunal médiatique pourrait le condamner


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Cazeaux Cazeaux 8 février 2017 22:41

@moderatus
Vous dénoncez le lynchage médiatique et « les médias qui manipulent les esprits ». Cela laisse entendre qu’il y aurait deux catégories de médias, ceux qui manipulent et ceux qui ne manipulent pas. Quand médiapart « lynche » Sarko avec Bygmalion, il ne manipule pas, mais si le Canard révèle l’affaire Fillon, il manipule. En gros, selon son point de vue, on trie les médias dans un camp ou l’autre, si je comprends bien...

Croyez-vous vraiment que le problème soit là ? Les médias font partie d’un système dans lequel les alliances se font et se défont selon les circonstances, selon le poids de tel ou tel camp, de telle ou telle personnalité, en un moment T, selon les coups mal digérés ou les retours d’ascenseur qui s’imposent. 
C’est ensuite à vous, à moi, à chacun, de décoder, de recouper les informations, pour se faire son opinion ou rester sur sa réserve. 

Pour prendre un exemple qui a desservi un candidat de gauche mieux placé encore que Fillon : l’affaire du Carlton de Lille. Il est avéré que l’équipe de Sarko attendait que DSK fût désigné candidat du PS et qu’il eût commencé la campagne. La bombe eût été fatale pour le PS. Manque de pot pour Sarko, DSK a pris les devants au Sofitel. Et Hollande vint.
Nous avons aujourd’hui un Carlton de Lille inverse et qui explose au bon moment. 
Les médias suivent ou pas selon les calculs de leurs propriétaires, ainsi fonctionnent les choses.

Sans revenir sur le contenu de l’affaire Fillon - les articles sont innombrables - je pose une autre question. Comment un homme qui envisage les plus hautes fonctions pouvait ignorer qu’il ouvrait le flanc à ses adversaires en se lançant dans ce système de rémunération ? Il était inévitable que l’affaire sorte et les résultats étaient aisément prévisibles. 
Si, pour une raison que j’ignore, Fillon considérait comme juste d’agir ainsi, il lui eut été facile de désamorcer la bombe à retardement : il suffisait de faire savoir que femme et enfants travaillaient contre rémunération, qu’à aucun moment Pénélope ne dise qu’elle ne s’occupait pas des affaires politiques de son mari, qu’elle ne se qualifie pas de mère au foyer mais en toute simplicité, d’assistante ou de conseillère, peu importe le terme.
La fille de Chirac a amplement travaillé pour son père. On la voyait partout. Personne ne s’est jamais demandé si et combien elle était payée. Il n’y a donc pas eu d’affaire Chirac.
Cet aspect des choses est véritablement lourd. Inconsciemment, les déçus de Fillon l’ont pris en compte. Va-t-on confier le pays à quelqu’un d’aussi léger, d’aussi imprudent, quand bien même l’honnêteté ne soit pas en cause.

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