Commentaire de Z
sur La pétole pour le pétrole


Voir l'intégralité des commentaires de cet article

Z 20 avril 2006 14:35

« Bouffons tous le pétrole tant qu’il est temps, c’est la moins pire à mon avis des solutions. » En disant cela, Faxtronic, vous faites complètement fi du problème climatique. En préconisant de consommer le plus vite possible toutes les réserves de pétrole, vous condamnez la planète à un changement d’ère climatique. Le même type de changement qu’entre une ère de glaciation et maintenant, mais dans l’autre sens et en beaucoup plus rapide. On ne peut pas connaître les conséquences précises d’un tel changement, mais nul doute qu’il serait très destructeur pour la plupart des formes de vie terrestre, y-compris la nôtre. Mesurez un peu la portée de ce que vous dites.

« il n’y a pas que la voiture individuelle qui disparaitra ! Le vélo aussi ou il faudra rouler sur les jantes ! » Lorsque l’on parle de « fin du pétrole », c’est une expression très imparfaite, qui n’a guère d’autre intérêt que d’attirer l’attention sur la raréfaction de celui-ci et la nécessaire mise en place de priorités quant à son utilisation présente et future. Il y aura encore du pétrole dans 100 ans stricto sensu, seulement il y en aura peu et il sera cher. La quantité de pétrole nécessaire pour faire rouler une voiture à l’année est sans commune mesure avec la quantité nécessaire pour fabriquer des pneus de vélo. Il est vraisemblable qu’on puisse encore rouler en vélo à l’avenir ! Ne soyez pas binaires.

Pour répondre à Jer, j’avoue que quand j’écrivais « on peut très bien vivre sans voiture », je ne voulais pas dire « on peut vivre très bien sans voiture » mais insister sur le fait qu’il était possible de vivre (c’est-à-dire de mener une vie) sans voiture. Je veux dire que je ne pense pas que toutes les vies qui ont été vécues sans voiture (dans le passé) soient des vies qui aient été vides de sens ou remplies de souffrances, insupportables. Comme l’a dit un autre commentateur, et je me permets de le citer car c’est très juste, « un bien paraît d’autant plus nécessaire que l’on n’envisage pas de s’en passer... ». Et puisqu’on me demande ce que c’est que « vivre bien », pour moi, je me hasarderai à dire que c’est avoir de quoi manger, un logement pour passer la nuit au chaud, et vivre avec les gens qu’on aime, partager des moments de convivialité avec son entourage, regarder la nature, lire, écouter et faire de la musique, cuisiner, bricoler, cultiver un jardin, faire des calins,... Tant de choses qui me font penser que non, décidément, il y a autre chose à faire que de se dire « Continuons à consommer autant de pétrole que possible, tant qu’il en reste, en se disant que c’est toujours ça de pris ».

Quant à l’argument qui consiste à dire que ça ne sert à rien de se « priver », puisque US, Chine et Inde ne se priveront pas, il faut répondre :
- si un pays « montre l’exemple », il sera certainement suivi. Réciproquement, si aucun pays ne montre l’exemple, personne ne fera rien et alors c’est sûr que nos enfants (et nous-mêmes) vivront très mal.
- US, Chine, et Inde, s’ils ne font aucun effort pour réduire leur dépendance au pétrole (et par extension, à l’automobile), seront plus dans la merde que nous (si nous nous préparons) lorsque les prix exploseront réellement.


Voir ce commentaire dans son contexte