Commentaire de La Baudruche négrière patronale verdie
sur Vers une nouvelle humanité hybride ? L'homme cyborg


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‘L’ultime voie de Heldon’ Feric Jaggar

 
Wolfe le cyborg
 
 
« En vérité, je vous le dis, si vous ne ­changez et ne devenez comme les petits enfants, vous n’entrerez point dans le royaume des cieux. Celui donc qui se fera humble comme ce petit enfant est le plus grand dans le royaume des cieux... Si ta main ou ton pied est pour toi une occasion de chute, coupe-­le et jette-­le loin de toi : il vaut mieux pour toi entrer dans la vie manchot ou boiteux, que d’être jeté, ayant deux mains ou deux pieds, dans le feu éternel." Saint Matthieu, 18

Helder Wolfe partit à pieds rejoindre l’institut Limbo, les fameuses limbes cyborgiennes, pour y faire enlever, dans un premiers temps, ses bras et jambes de viande ; sa tunique de peau, ainsi appelait-on le tronc, il la ferait l’année suivante. Pourquoi, lui, trop pauvre pour l’orgie des bobos, devrait-il attendre la fin des temps dans le grand cryoginateur pour vivre bien ? Cette marche serait l’occasion d’une ultime réflexion, pour le principe pensait-il, mais il était déjà convaincu.
 
Sa famille dans la réserve souchienne, avait considéré son projet avec une certaine suspicion, voir une franche hostilité. Mais les temps nouveaux étaient un au delà de la famille, et même un au delà du Bien et du Mal, pourrait on dire. Toute ancienne croyance avait été éradiquée par l’Illumination du Cyborg.
 
En 1516, Thomas Moore avait écrit Utopia, que n’avait jamais lu les pithécanthropes comme Crassanel, mais Wolf était un trans-humain, à la connaissance quasi illimitée, grâce à Fondation. Les eumonies, les eschatologies primitives décrivant des sociétés si parfaitement organisées, ils les avaient toutes lues par demande du Parti, puis avec intérêt pour cette histoire piquante des idées, si foisonnantes avant l’Âge-Décadent. Toutes avaient eu, en leurs temps, les critiques de leurs contemporains tièdes et mous. L’Illumination du Cyborg actuelle était une renaissance improbable, haïe par les chimpanzés bonobobos, les justes humains, comme ils aimaient se nommer, qui préféraient le stupre et la luxure du Caddie libidineux, contre l’Idée trop furieuse et fantasmagorique du Parti.
 
Mais Helder Wolfe sentait maintenant comme un souffle de l’Histoire le pousser vers Limbo. Un jour peut être vers les étoiles, espérait-il, dans un vaisseau d’acier, qu’il avait rêvé. Il y jouerait pendant des siècles aux dés, misant une monnaie de fer sans valeur, qui s’appelait les crassanels. En face de lui sourirait, énigmatique, le réplicant Roy Batty.

De toute façon, il était dans les territoires périphériques des réserves souchiennes déclassées, et la Fondation du Mulet lui assurait le financement de ses implants. Le Mulet était très généreux. Il avait été le premier cyborg totalement transplanté, il y a 19 ans maintenant. Helder l’avait vu une fois, en vrai, dans un formidable rassemblement du Partis de nuit. Son étincelante armure de titane fascinait la foule, contrastant avec la sombre Garde de Fer autour de lui, à peine discernable dans la lueurs des torches. Helder était certain qu’il serait le premier Chef de l’État Total que tous présentaient venir, et qui terrifiant tant les bonobobos miteux, comme son voisin Crassanel.
 
« Le peuple ne veut pas la Liberté, qu’en ferait-il ? Se branler en attendant la Mort qui lui est réservée ? Il veut l’Immortalité des Seigneurs, la Volonté de Puissance Ultime ! Et nous écraserons tous ses ennemis parasites, dépècerons les Seigneurs Capitalistes du GlobalState, et éventrerons les gardes-chiourmes du système ! » avait hurlé le Mulet, avant d’être couvert par les rires de la foule joyeuse.


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