Commentaire de Pascal L
sur Notre traversée du désert


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Pascal L 8 mars 2017 18:08

Voici donc un texte qui passe pour chrétien, mais qui de mon point de vue ne l’est pas. Assez curieusement, j’y vois cohabiter deux hérésies qui de plus me semblent contradictoires l’une avec l’autre.

1) le messianisme, l’espoir de voir apparaître un monde meilleur sur notre terre où Dieu prendrait le pouvoir.
2) le gnosticisme, c’est-à-dire l’intégration de l’humanité dans un tout énergétique, duquel Dieu fini toujours par être éjecté.

1) le messianisme
« L’enjeu est celui de la gouvernance du monde », « Il vient annoncer et inaugurer l’avènement d’une nouvelle gouvernance mondiale », « Ce Règne nouveau », « Sa mission porte tout autant sur l’affranchissement de l’humanité », « celui dont la mission est de le renverser », « avènement d’une humanité porteuse de justice, de liberté, de vérité et de respect », « avènement d’un monde nouveau, d’une gouvernance nouvelle », « ce Nouveau Monde est non seulement possible, mais qu’il est toujours en pleine gestation », « cette grande confrontation qui fera basculer inévitablement l’humanité dans une ère nouvelle »...
Cette idée d’un règne de Dieu sur terre est contraire à l’enseignement du Christ. Il a pourtant bien précisé que son royaume n’était pas de ce monde. Pour les Chrétiens, le Christ est vivant maintenant et offre son amour à tous ceux qui l’acceptent. Par ailleurs, la parousie intervient à la fin des temps, le Christ sera présent et visible de tous, mais on ne peut parler d’un royaume terrestre. Le salut proposé par le Christ est toujours individuel et c’est à chacun d’y répondre en toute liberté. Une prise de pouvoir est toujours une privation de liberté pour une partie de la population. Les citées idéales sont toujours des Goulags. Avant la Parousie, Satan sera toujours présent et chaque individu devra toujours faire le choix de suivre Jésus ou pas. Plus il y aura de monde pour faire le choix du Christ, moins Satan aura de pouvoir, mais il ne disparaîtra pas. 

2) le gnosticisme
« fondé sur une conscience de partage », « un esprit qui en fait un être », « plongent dans les profondeurs de la conscience qui s’éveille et grandit en chacun de nous », « les peuples s’éveillent sous la poussée d’une conscience toujours plus solidaire », « La conscience se cimente toujours plus sur la base d’un esprit commun », « dominés par une conscience qui englobera l’humanité entière », « l’accroissement de cette Énergie ’psychique’ ou ’radiale’ », « l’avènement de l’Humanité à travers les Hommes. »...
L’Eglise Catholique ne distribuerai jamais de titre de docteur de l’Eglise à Theillard de Chardin, tout prêtre qu’il était. C’est plutôt l’inverse qui s’est passé, même si ses compétences en biologie ne sont pas remises en cause. L’Idée d’une Humanité faisant corps avec un tout s’oppose à l’idée d’un Dieu d’Amour. Pour l’amour, il faut l’altérité, car on ne peut s’aimer soi-même. Pour les Chrétiens, Dieu est différent de l’humanité et lui propose un salut qui serait inaccessible sans que Dieu ne l’offre à l’humanité. 
Pour les Gnostiques, l’homme faisant partie du tout, il peut s’élever lui-même par des exercices spirituels. Cela débouche inévitablement sur l’idée que l’homme peut s’élever au niveau du Christ et que le Christ est un homme comme les autres. La phase suivante consiste à effacer le Christ comme l’on fait toutes les dérives gnostiques du Christianisme.

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