Commentaire de THR4K
sur Logiciel libre : la grande illusion


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THR4K (---.---.41.238) 20 avril 2006 22:23

Bonjour,

Merci pour cet article qui m’a bien fait rigoler je dois dire tant l’analyse (si on peut toutefois la qualifier ainsi) est grotesque et passéiste par rapport au Logiciel Libre tel qu’il est de nos jours.

Quelques points à méditer :

- le Logiciel Libre est loin d’être composé uniquement de naïfs idéalistes en complet décalage avec la notion de marché et d’économie du secteur informatique.

- ce n’est pas parce qu’un Logiciel Libre est généralement gratuit qu’il n’est pas rentable ; on peut générer du profit par le biais de la prestation de service (support technique notamment) plutôt que par le biais de la vente de sa licence ou encore de son code source.

- imaginer que le Logiciel Libre n’est pas susceptible d’attirer ou de garder suffisamment de développeurs pour garantir sa pérennité en raison de l’absence de rétribution est erroné. Le Logiciel Libre attire de plus en plus de développeurs qui peuvent également y trouver un intérêt autre que financier.

Je vous renvoie par exemple aux projets de distributions entièrement libres et communautaires que sont Debian et Gentoo, qui comptent plusieurs milliers de développeurs chacun (nombre sans cesse croissant).

- le développement du Logiciel Libre est animé par une dynamique beaucoup plus grande que le Logiciel Propriétaire. Si vous pensez que le Logiciel Libre se limite à quelques projets actifs grâce à des financements et du sponsoring de quelques multinationales, vous négligez la partie immergée de l’iceberg, à savoir de travail de centaine de milliers de « petits contributeurs ».

De nombreux projets se créés et disparaissent bien sûr, mais les plus intéressants sont retenus parmi ceux-ci ; c’est là un riche facteur d’innovation, impossible à obtenir autrement en raison des coûts en R&D qu’il faudrait engager.

- je passe sur l’utilité du Logiciel Libre : celui-ci a bien sûr déjà l’utilité d’offir une alternative au Logiciel Propriétaire (donc le choix pour le consommateur, notion essentielle en économie), permettant d’accéder à des outils de qualité (les logiciels propriétaires phares ont leur équivalent libre _et_ compatible), à moindre coût (accessibilité pour le plus grand nombre) et favorise la libre retransmission du savoir (les sources sont ouvertes, même si des connaissances sont requises pour pouvoir pleinement les exploiter, on ne monnaye pas ici la connaissance).

- l’utilisabilité soi-disante moindre des logiciels Libre appartient définitivement au passé, et a plus l’apparence d’un vieux troll qu’autre chose actuellement. Les projets KDE et Gnome sont là pour étudier et répondre aux besoins des utilisateurs en matière d’ergonomie au niveau des IHM.

Le modèle de développement du Logiciel Libre permet d’être plus rapidement en adéquation avec les attentes des utilisateurs que le Logiciel propriétaire : le cycle de renouvellement d’un produit comme Microsoft Windows à une durée de vie de 5 ans environ, période pendant laquelle l’interface graphique n’évolue pas et reste complètement figée... contrairement aux versions des environnements graphiques disponibles sous GNU/Linux par exemple.

A vrai dire Microsoft accuse même un retard technologique des plus important à ce niveau : alors que la sortie de Windows Vista est encore repoussée, les technologies graphiques attendues pour celui-ci sont d’ores et déjà présentes et parfaitement fonctionnelles depuis plusieurs mois voire années (ex : les bureaux multiples) dans l’environnement GNU/Linux. Lors de la sortie de Windows Vista, celui-ci sera à nouveau totalement dépassé en terme d’IHM avec le futur qui se profile dès mà présent sous GNU/Linux (XGL).

- parlons des standards : une définition du standard est d’être disponible/répandu partout ; les principaux Logiciels Propriétaires ne fonctionnent souvent que sur une plateforme propriétaire également à contrario des Logiciels Libres qui fonctionnent à la fois sur les plateformes libres et propriétaire. Comment alors parler de standard ou d’intéropérabilité dans ce cas ?

- je ne reviens pas sur le concept de Libre qui n’est pas forcément égal à gratuit (cf. la rentabilité par le support et non par la licence). Avoir un produit moins cher qu’un autre signifie tout simplement que celui-ci est moins bon... cela ne correspond en rien d’autre qu’à une vieille idée bien française et un certain snobisme cher aux yeux de certains consommateurs.

Le coût de revient n’est pas évoqué alors qu’il donne précisément la réponse à ce niveau : le Logiciel Libre gratuit est gratuit parce qu’il est diffusé par le biais d’une commaunauté de passionnés bénévoles et qu’il ne fourni aucun support technique avec le logiciel (l’utilisateur le télécharge depuis internet et l’installe) tandis que le Logiciel Libre payant est payant parce qu’il est diffusé par le biais une société commerciale qui fournie un support technique (boîte, documentation papier, assistance téléphonique, etc.) avec ce même logiciel.

Les fonctionnalités sont les mêmes dans les deux cas, vous essayez d’assimiler au Logiciel Libre une stratégie de marketing courante au Logiciel Propriétaire (mais non limité à ce secteur, l’automobile est un autre exemple) : le coût supplémentaire facturé à l’option...

Votre article perd toute sa pertinence et devient hélas ridicule par votre évident manque de renseignements à l’égard du Logiciel Libre ; une critique ne peut être constructive que si celle-ci est correctement fondée.

THR4K


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