Commentaire de Christian Labrune
sur Développement durable et biodiversité : quand les politiques européennes menacent la survie de la Méditerranée*


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Christian Labrune Christian Labrune 16 avril 2017 19:07

@JL
La notion de singularité repose précisément sur l’observation du physicien qui a cru pouvoir établir, en 1965, ce qu’on appelle la loi de Moore : tous les deux ans à peu près, le nombre des transistors qui constituent les portes logiques d’un circuit intégré, va doubler. Or, cette loi elle n’a toujours pas été démentie. Les transistors sont de plus en plus minuscules ; au delà d’un certain degré de réduction des effets quantiques introduiront des perturbations prévisibles, mais on a toujours trouvé le moyen, jusque là, de pallier ces difficultés.
Les ordinateurs sont apparus au lendemain de la dernière guerre. Ils n’ont pas un siècle, ils font déjà des choses qui auraient paru de l’ordre d’un délire de science-fiction dans les années cinquante (conduire une voiture, par exemple, en suivant un itinéraire inconnu) , et avec les machines à Qbits qui ne vont pas tarder à arriver, la complexité va exploser.
Vous touchez précisément à la question essentielle : la complexification des systèmes nerveux biologiques est d’une extrême lenteur, requiert des millions d’années. Combien d’années nous séparent de l’australopithèque ?
Et les êtres vivants, durant des millions d’années, auront subi passivement cette évolution. On arrive à un moment de l’évolution où il devient possible de l’accélérer. Vous n’arriverez jamais à lire en une fraction de seconde tout Shakespeare. Une machine, même pas très intelligente, en est déjà capable, et même d’en tirer toute sorte d’informations.
A partir du moment où la parité entre l’intelligence biologique et celles des machines sera atteinte, la première continuera à stagner. L’autre connaîtra un développement qui n’aura même pas besoin, comme l’actuel, d’être exponentiel : quand la complexité du système doublerait seulement tous les siècles, si vous comparez cela à l’évolution des espèces depuis quatre millions d’années, vous voyez bien qu’il n’y a aucune espèce de comparaison possible, et on sera passé, que cela vous plaise ou non, dans un tout autre monde.


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