Commentaire de edivincison
sur Logiciel libre : la grande illusion


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edivincison (---.---.5.149) 22 avril 2006 04:08

Je pensais conclure... pensez donc !

Le sujet ne me lâche pas et le fait d’y avoir compris quelque chose au travers du tollé suscité par St-Cyr, me pousse à des réflexions systémiques de haut vol.

Osons établir un parallèle avec une autre dichotomie en posant l’équation suivante : logiciel propriétaire versus logiciel libre = circulation routière versus circulation aérienne (individuelle). Autrement dit, comparons la mobilité des informations avec celle des personnes, la première étant désormais acquise dans les deux modes (propriétaire et libre), la seconde ne l’étant, pour l’heure, qu’en mode trafic routier, vu le nombre encore insignifiant de pilotes privés par rapport à la masse d’automobilistes.

L’automobile est en effet un système propriétaire en ce que l’Etat possède le réseau routier, sans lequel l’auto ne vaut rien (et où l’automobiliste ne circulera jamais qu’à bien plaire de ce même Etat qui, de surcroît, ne construit des routes que là où il entend laisser voie libre aux citoyens). La liberté de l’automobiliste est donc une belle illusion, surtout lorsque, par exemple, il voudrait s’enfuir corps et biens de son pays en cas de guerre, car rien n’est plus facile pour l’Etat que de boucler quelques passages frontière.

Or il en ira tout autrement lorsque chacun aura son PA (Personal Aircraft), c.-à-d. son avion personnel à décollage et atterrissage vertical (lequel existe d’ailleurs déjà, puisque je l’ai inventé en 1982), avec, à la clé, un incommensurable gain de liberté de mouvement pour tout un chacun.

La raison pour laquelle l’avènement de l’ère de l’aéromobilité individuelle massive ne peut être que postérieure à celle de la circulation des informations sur les autoroutes électroniques gérée, comme on l’a vu, par des logiciels libres, est que la transition du trafic routier dans l’espace aérien présuppose l’existence même de ces logiciels afin de pouvoir assurer la gestion du futur trafic aérien individuel massif dans un espace aérien où chacun aura son autoroute du ciel personnelle. Celle-ci lui sera calculée en temps réel par son ordinateur de bord sur la base d’un système GPS, d’une centrale inertielle solid-state au laser ou à vibreur électromagnétique, d’un radar anticollision à balayage électronique et d’un calculateur de bord surpuissant doté de mémoires de masse aux gigantesques capacités de stockage de données topographiques. Quant au pilotage de l’avion, il sera très largement automatisé.

Vous serez peut-être surpris, mais je me permets à présent d’introduire dans cette mise en équation une constatation probablement inédite concernant le phénomène automobile, à savoir le très puissant effet éducatif et socialisant qu’il est censé exercer au travers de l’apprentissage et la pratique de la conduite d’une automobile sur les jeunes conducteurs surtout, en les obligeant à respecter strictement un ensemble complexe de règles de comportement, au risque de subir des conséquences matérielles et/ou corporelles potentiellement désastreuses à la moindre erreur d’appréciation des limites personnelles, de celles des autres conducteurs, de sa propre voiture et, last but not least, du système routier lui-même.

Qu’en sera-t-il, à l’avenir, des jeunes pilotes de PA dans un environnement de trafic aérien massif ? Je suis d’ores et déjà persuadé qu’on y observera une multiplication dudit effet éducatif et socialisant, et que celui-ci inculquera de façon définitive à tous les participants ce fameux principe fondamental qui dit que la sphère de liberté de chacun finit là ou commence celle de l’autre.

L’avènement de l’aéromobilité individuelle massive suscitera sans aucun doute une colossale réaction d’obstruction politique, car s’il est une anticipation qui terrorise les gouvernements de toutes nations, c’est de voir des masses humaines se volatiliser dans l’espace aérien.

Aussi, en conclusion, je me permets de pronostiquer que seuls les logiciels libres offriront l’indépendance et le potentiel inventif nécessaires en vue de la création des futurs logiciels de navigation aérienne individuelle et de structuration dynamique hypercomplexe de l’espace aérien du futur. Un biotope que l’espèce humaine est enfin sur le point d’investir massivement et définitivement en y rejoignant les oiseaux, dont les premières espèces, issues des reptiles il y a 200 millions d’années, l’ont précédé dans cet essor essentiel pour le progrès de la vie sur Terre.


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