Commentaire de Armelle
sur Quand le cours devient un combat...


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Armelle Armelle 17 mai 2017 11:12

@rosemar
Ce sont des classes très hétéroclites puisque composées d’élèves venant de divers horizons et de 14 à 18 ans... IL s’agit de cours communs à différents cursus, et je peux avoir jusqu’à 35 élèves, pendant 2h, et sans pause !!!
J’ai aussi constaté que, et c’est pour cette raison que je vous ai parlé en ces termes, ces mêmes élèves sont insupportables face à d’autres intervenants ayant eux, choisi le côté très académique !!! notamment les profs intervenant sur les matières générales, pour lesquelles, j’insiste, ils ne cherchent pas à trouver le support ou le fil conducteur, le lien avec la vraie vie, qui leur permettrait d’intéresser leurs élèves.
Et on ne me laisse pas la possibilité d’en parler en réunion, je suis bien évidemment considérée comme « la fouteuse de merde », qui n’entre pas dans les clous, mais chaque année les orientations réussies vers des cursus sup techn. me donnent raison, ou même ceux qui décident d’entreprendre, que je suis et que j’assiste pendant leur débuts...
Je vous le répète, je n’interviens pas POUR le directeur de l’école, ni les structures régionales ou nationales qui l’encadre, j’interviens pour les élèves, en me concentrant sur les aspirations de chacun en fonction de leur aptitudes, et avec un peu de chance le rêve naît !!! Aujourd’hui les jeunes n’ont plus de rêves qui restent le seul support permettant de se surpasser et de se révéler dans une activité qui stimule , on se contente de leur enfourner une masse d’informations, dont la plupart ne leur servira d’ailleurs à rien, mais voilà, ça permet de les coller dans une case, elle même les positionnant dans une classe sociale qui elle leur donnera accès à telle ou telle activité. Ensuite c’est l’entreprise qui devra tout apprendre au sujet car il ne sait bien évidemment rien !!!
C’est pour cette raison que Bouygues par exemple a créé son école dans laquelle arrivent des jeunes à partir de 16 ans. L’école jusqu’au bac pour y apprendre ce qu’on y apprend est bien trop longue !!! On y perd son temps et la culture qu’on acquiert est inexploitable en l’état dans le monde qui attend les élèves. Ce sont deux mondes sans aucun lien, ce qui pousserait à imaginer que l’EN ne devrait se limiter qu’à l’enseignement de la lecture, l’écriture et sa compréhension, un peu d’algèbre puis le reste c’est LE rôle de l’entreprise qui est, EVIDEMMENT, la finalité pour la majorité des individus !
Si à terme nous ne parvenons pas à instaurer un lien entre l’école et l’entreprise, je ne donne pas cher de la survie de l’EN, telle qu’elle existe aujourd’hui j’entends...Nous ne pouvons indéfiniment fabriquer du bachelier en masse, ni autant de masters qui espèrent (et c’est logique) intégrer le tertiaire qui déjà est totalement sclérosé !!! Donc ces gens vont frapper chez Paul, pour qu’il leur trouve un emploi qui n’existe bien évidemment pas, en tout cas pas pour eux puisque qu’ils ne savent rien faire en entreprise !!! C’est d’une bêtise et d’une absurdité abyssale.
Je suis atterrée par cet entêtement imbécile qui perdure et perdure chaque jour davantage et appauvrit nos structures métiers français et par conséquent notre capacité à créer et innover. et quand on n’innove pas ni ne crée, on s’enfonce... 
Et ce n’est pas pour rien qu’on en est là aujourd’hui


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