Mon énorme reproche à son égard est d’avoir été bien trop pacifique. Devant le plan d’offensive de Nivelle au Chemin des Dames, il s’est contenté de le qualifier de « plan de la grande duchesse de Gerolstein », autrement dit tactique d’opérette, puis de démissionner de son poste de ministre de la guerre, pour ne pas avoir à le cautionner.

Lyautey n’a pas su prévoir que lui seul pouvait empêcher cette offensive désastreuse, à condition d’avoir la combativité indispensable.
Il n’a pas été capable d’anticiper que le président Poincaré serait incapable de s’attribuer la décision de faire (et bien faire) ou de ne pas faire - alors que lui seul en avait l’autorité. Il y a eu accumulation de fautes de stratégie, plus une délégation irresponsable, et jamais clarifiée. Le désastre a été sanglant.