Commentaire de gogoRat
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gogoRat gogoRat 29 mai 2017 14:04

D’abord, n’oublions pas et ne négligeons pas nos classiques !

Si, quand le peuple suffisamment informé délibère,
 les Citoyens n’avoient aucune communication entre eux,
du grand nombre de petites différences résulteroit toujours la volonté générale,
 et la délibération seroit toujours bonne.
Mais quand il se fait des brigues, des associations partielles aux dépends de la grande,
 la volonté de chacune de ces associations devient générale par rapport à ses membres,
 et particulière par rapport à l’Etat ;
on peut dire alors qu’il n’y a plus autant de votants que d’hommes, mais seulement autant que d’associations.
 
 Les différences deviennent moins nombreuses & donnent un résultat moins général.
 
Enfin quand une de ces associations est si grande qu’elle l’emporte sur toutes les autres, vous n’avez plus pour résultat une somme de petites différences, mais une différence unique ;
alors il n’y a plus de volonté générale, & l’avis qui l’emporte n’est qu’un avis particulier.
 Il importe donc pour avoir bien l’énoncé de la volonté générale qu’il n’y ait pas de société partielle dans l’Etat & que chaque Citoyen n’opine que d’après lui.’

 
  
  
 L’éclairage de notre actualité, par ce texte datant des ’Lumières’ (cf ’Du contrat social - de JJ Rousseau) nous montre que le prétendu dépassement des ’brigues’ (partis : associations partielles) par celles et ceux qui nous intiment de ’marcher’ n’est en fait qu’une mise au pas de toutes les autres associations par une seule : une différence unique : un avis fort particulier !
  

 Partant, je ne vois mal quelle différence conceptuelle pourrait sous-entendre la substitution de ’parties’ à des partis. Il me semble par contre beaucoup plus parlant, et plus clair de vouloir remplacer le paradigme de ’représentants incarnant le peuple’ de ’programmes politiques’ ayant ’en même temps’ un avis sur tout (et n’importe quoi) et le prétendu choix par chaque citoyen d’une ’famille’ d’un ’papa’ ou d’une ’maman’ du peuple ... par une approche mature distinguant chaque sujet politique, chaque proposition citoyenne, chaque doléance citoyenne .
 Le débat citoyen gagnerait à se focaliser sur des idées, des options, des propositions et choix citoyens circonstanciés plutôt que sur des plans sur la comète prétendant évaluer des personnalités ou la prétention alimentée par ’une différence particulière’ à ’représenter’ l’ensemble de ses frères !
  
  
 Rappelons que ce qui donne à la technique du scrutin un potentiel atout théorique pour réaliser un choix pertinent, c’est le théorème du jury de Condorcet ... qui illustre bien la pertinence de faire intervenir, au moment du choix, la plus grande multitude possible de différences.
 ( En gros, plus il y a de jurés, votant sans se concerter, et avec une chance raisonnable (>= 0.5) de ne pas se tromper individuellement, plus le jury a de chance de désigner par son vote la réponse vraie, à supposer que cette réponse vraie existe )
 
 N’est-il pas déjà souvent plus que délicat de se figurer qu’il existe une réponse plus pertinente que les autres dans bien des débats pourtant bien délimités et circonstanciés ? Comment, alors, se figurer qu’il puisse être plus pertinent de croire à une possible réponse juste concernant le choix d’une personne en devenir, ou de tout un ’programme électoral’.
 
 Est-ce qu’en démocratie un élu peut avoir plus de prétention que de se contenter du rôle d’arbitrage voulu par notre actuelle Constitution pour notre président de la République.
 Voir alors la proposition de cahiers de doléances évoquée dans mon ’profil’ ...
 


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