Commentaire de kalachnikov
sur L'inceste, l'œdipe et la perversion narcissique selon Paul-Claude Racamier


Voir l'intégralité des commentaires de cet article

kalachnikov kalachnikov 9 juillet 2017 22:49

@ Antoine

Ce n’est pas tellement ça. Voilà l’esprit de la loi :

En France, contrairement à l’Autriche, par exemple, les relations sexuelles incestueuses entre adultes consentants ne sont pas réprimées. Dans le domaine, on se contente de refuser la reconnaissance civile de l’union, ainsi que la filiation qui pourrait en découler*.

Longtemps, les crimes pédosexuels ayant lieu à l’intérieur du cercle familial étaient traités comme des affaires de violences sexuelles similaires à n’importe quelle affaire.

En 2016, le législateur a reconnu comme circonstance aggravante le crime sexuel exercé dans le cadre familial et dans certaines circonstances (tous les cas de figure exposés dans la citation du code par Julie). (dans les faits, un tiers des affaires de pédophilie se passent dans le cercle familial).

L’emploi du terme ’inceste’ dans le corps de la loi est donc complètement inapproprié parce que justement il amène à un confusionnisme.

Il se trouve que je suis documenté concernant la question de de la prohibition de l’inceste et contrairement à ce qu’imagine Julie non pas parce que je suis un agresseur en puissance mais pour cette question du passage de la nature à la culture : une supposée universalité de la prohibition de l’inceste y serait liée. Et donc, j’ai étudié pas mal de choses dans le domaine en ethnologie, anthropologie, philosophie, etc. Et ce clown de Freud, évidemment (’Totem et tabou’, bonne poilade, au demeurant).

Aux débuts de la République, les révolutionnaires ont refusé de légiférer sur la question de l’inceste au nom de la liberté individuelle. Et au fil de la discussion (dans ce fil), il y a quelque chose qui n’a pas été soulevé : c’est que la prohibition de l’inceste ne va pas sans justification. Et dans la culture judéochrétienne, notre culture, cette justification est religieuse. En abrégé, Dieu a dit ’telle union tu ne consommeras pas’ et point barre. Sur le plan intellectuel, c’est tout de même niveau ’la terre est plate’. (selon les cultures il y a d’autres justifications)

De toute façon, la défense de l’inceste ne se passe pas au niveau explicite mais de façon inconsciente ou mécanique. Il n’y a pas de panneaux affichés à tous les coins de rue rappelant qu’il est interdit de jouir avec maman et de maman ; cela déjà parce que ce n’est pas du tout interdit. Et même s’il y a sans doute des cas (difficiles à quantifier du fait du refus de l’Etat de reconnaitre, de la non pubicité), le nombre est sans doute marginal. Et pourtant, en dépit de cette carence, le pays ne vire pas à Sodome et Gomorrhe alors que de fait tout est permis.

Et pour éviter que Julie s’adonne à son terrorisme rigolo à mon encontre : je n’inclue pas là la violence sexuelle exercée contre l’enfant, que ce soit dans le cadre familial ou autre, et dont le ressort est l’absence:incapacité de consentement éclairé.

*Je cite :

"En France, l’inceste, c’est-à-dire le rapport sexuel entre deux personnes qui sont parents à un degré où le mariage est interdit, ne constitue pas une infraction spécifique. Si la relation est librement consentie et concerne deux personnes qui ont dépassé l’âge de la majorité sexuelle, fixé à quinze ans dans notre pays, elle ne tombe pas sous le coup du code pénal."

https://www.senat.fr/lc/lc102/lc1020.html


Voir ce commentaire dans son contexte