Commentaire de Ciriaco
sur 6 ème extinction des espèces : pourquoi cela nous intéresse pas, ce que nous pouvons faire maintenant


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Ciriaco Ciriaco 22 juillet 2017 22:35

@xana
Le constat n’est vraiment pas si compliqué que l’auteur le présente. Si homo s’est construit, ce n’est que par et dans son environnement ; c’est celui-ci qui a souvent raison de tout.


Mais de quoi parlons-nous ? Quel est cet environnement au XXIème siècle ? Quelles sont les dépendances sanctionnées, validées, encouragées, défaites, etc., qui fabriquent la réalité et l’expérience intime d’homo ?

L’environnement c’est ce qui nous lie. C’est la vérité même que nous ressentons qui change quand celui-ci change. Au XXIème siècle, c’est peu dire de remarquer qu’il est largement technologique, scientifique et économique.

Notre environnement a donc changé. Le problème, c’est pas que tout le monde s’en fout : c’est que l’environnement, mais cette fois dans le sens où on l’entend communément (les écolos, les abeilles et le film Home), n’est plus dans un rapport immédiat avec la réalité, et que par conséquent les constructions que nous faisons ne sont plus dépendantes des contraintes quotidiennes, désormais trop éloignées, naturelles.

Homo consomme maintenant de la culture. Nous voyons bien pourtant que sans nature, la culture ne résout pas le problème (et je crois que le rejet de l’écologie par certains ne veut au fond pas dire autre chose). Mais pire que ça : la distance entre homo et la nature crée, à notre point de développement, un effacement. Ainsi la nature peut non seulement être ignorée, mais être contrainte d’entrer dans ce qui tient lieu et place et que nous produisons sans cesse : ce n’est qu’à cause de ça que des animaux sont abattus dans des boucheries industrielles - mais on y voudrait de la technique ! -, ou que, effectivement, nous assistons joyeusement à la 6ème extinction des espèces.

C’est un problème anthropologique. Profond, et je crois, grave.

Finalement, je ne sais pas comment vous le dire. Il faut avancer avec la connaissance de notre humanité. Avons-nous fait un progrès ? Est-ce si évident, si intraitable que nous devions radicalement tourner la page sur notre passé ? Si la culture pouvait éduquer plutôt que vouloir de plus en plus former à travailler... Si...

Je vous indique un livre, comme ça, en soupirant, conscient des efforts que ça nécessite, car des aspects très régressifs nous obligent maintenant à devoir faire marcher notre cervelle alors que l’évidence a juste été tellement longtemps sous nos yeux dans l’histoire de l’humanité : et c’est d’ailleurs, pour rejoindre votre constat, pour cette raison que nous sommes encore là.

« La nature humaine - Le paradigme perdu », Edgar Morin.

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