Commentaire de Cateaufoncel
sur Sept idées fausses sur les médias


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Cateaufoncel 13 octobre 2017 11:12

@jimontheair

« Au fil du temps j’en suis arrivé à considérer que ces étiquettes de droite et de gauche étaient surtout à présent une forfaiture intelectuelle et une recherche de confort à visée psychologiquement reposante ou de type rentablement grégaire. »

C’est effectivement, pour beaucoup de nos contemporains, un oreiller de paresse. Le vrai clivage, pour moi, se situe entre ceux qui professent que la nation est le seul niveau qui garantisse une gouvernance de dimensions humaines et ceux qui ont la certitude que l’humanité est appelée à se réconcilier pour mettre en œuvre une société universelle melting-potisée, pacifiée, fraternelle et solidaire, guidée, plutôt que dirigée, par un gouvernement mondial juste et bienveillant, dont le siège devrait être à Jérusalem, pour Attali

Ceux qui croient à ce genre de chimères parlent de « sens de l’histoire » et ils sont tellement convaincus de son inéluctabilité qu’ils font déjà des « sacrifices » destinés à préparer la société multiculturelle, multiethnique, multiraciale, de demain. L’antiracisme dévoyé qui sévit de nos jours, vise à empêcher les indigènes de se défendre contre une invasion qui est voulue et encouragée par l’oligarchie mondialiste.

C’est ainsi qu’on a pu entendre un certain Peter Sutherland, représentant spécial du Secrétaire-Général de l’ONU pour les migrations internationales, conseiller directeurs de Goldman-Sachs, ex-commissaire européen, ex-secrétaire-général fondateur de l’OMC, ex-président de Goldman-Sachs International, ex-directeur du GATT, etc., etc., etc., plaider devant une commission de la Chambre des Lords en faveur de la destruction de l’homogénéité interne des pays européens.

A ceux qui parlent de « complot », Philippe de Villiers répond qu’il est à ciel ouvert.

« Je ne raisonne pas pour penser le pays et sa société, terme que préfère à nation…  »

Moi, je préfère nation, parce que la définition qu’en donne Renan me convient particulièrement bien : un ensemble de gens ayant un passé en commun et l’envie d’avoir un avenir ensemble. Vous remarquerez que, parmi la population française actuelle, il y a des habitants et –tantes qui ne remplissent aucune de ces deux condutions minimums. Il est bon de s’en souvenir.

 « Je suis comme vous apparemment très démocrate en volonté mais plus que réservé sur la démocratie directe. »

D’accord sur les questions constitutionnels. En revanche, je n’ai aucune réserve à formuler à propos de la démocratie directe. Elle a un avantage, c’est la clarté. Le peuple décide, le gouvernement applique. C’est ce qu’il se passe en Angleterre, avec le Brexit.

Elle présente, apparemment, un risque, c’est que le peuple décide n’importe quoi, mais le risque n’est qu’apparent, dans le mesure où des parlements et des gouvernements qui décident « n’importe quoi », ça se voit tous les jours, mais ça ne se vérifie qu’avec le recul.

Quelqu’un a dit « Gouverner, c’est prévoir », mais, pour moi, « Gouverner, c’est parier », parce que personne ne peut prévoir l’avenir. Lorsque la décision intervient, c’est sur la base d’une certaine « estimation » de ce que sera l’avenir, mais sur plan-là, le peuple « ignorant » n’est ni mieux ni moins bien loti que les « savants » du gouvernement et du parlement. Si l’avenir a été conforme aux prévisions, on parle de bonne décision, et si l’avenir n’a pas été conforme aux prévisions, on parle de mauvaise décision, voire de décision aberrante.

Encore une fois, je vous renvoie au Brexit, qui peut dire aujourd’hui, ce qu’il en sera dans cinq ou dix ans ? Personne, évidemment. Marine Le Pen dira que ce fut une excellente décision, Cohn-Bendit, que ce fut un énorme co…rie, mais ni l’une ni l’autre n’en savent rien, et font passer leur désir pour la réalité. Nous ne devons par être dupes.

« Car la démocratie ne se limite pas au vote. Encore faut il que les critères d’information, de réflexion, de sérénité, de solennité, de « représentation » suffisante de la population lors des votes, et d’autres critères, soient respectés. »

Ici, j’ai l’impression que vous posez au peuple des conditions que personne n’a jamais demandé aux élus de remplir, et dont il est impossible de vérifier que le peuple les remplit effectivement, en matière de réflexion et de sérénité.

Sur le plan de l’information, personne ne peut obliger le peuple à s’informer, personne ne peut l’empêcher d’avoir des idées reçues, des préjugés et des opinions préconçues à propos de tout et de n’importe quoi, mais les « élites » sont-elles épargnées par ce genre de travers ?

Je ne le crois pas. La seule vraie différence, c’est que leurs idées reçues, leurs opinons préconçues, leurs préjugés sont plus élaborés que ceux du commun, plus réfléchis, mieux fondés. Mais il n’en est rien, ce sont toujours des idées reçues, des opinions préconçues, des préjugés…

« … il est devenu vital que les citoyens, le peuple, soit introduit en de multiples endroits de tout un ensemble de corps et d’institutions non pas seulement pour être consultés comme disent les salopards (oups !), mais pour décider. »

Ici aussi, je diverge d’avec vous. Si le citoyen peut assumer les problèmes de société et les grandes orientations de la politique générale, il est désarmé face aux questions techniques et budgétaires. Les députés le sont aussi, désarmés. C’est la raison pour laquelle ces objets sont débroussaillés par des commissions dont les membres sont nommés en fonction de leurs compétences, et c’est sur les rapports des commissions que les élus du peuple se prononcent.

« Je pense régulièrement au tirage au sort pour ce faire et éviter ces phénomènes de promotion de castes cooptées et de pseudo élites. »

Je ne pense pas non plus que le tirage au sort soit une solution à quoi que ce soit. En premier lieu, je doute que le citoyen se sente personnellement impliqué dans un système où la chance de « gagner » un siège de député, pourrait être de l’ordre de 1 sur 80’000 à 100’000 habitants.

Ensuite plonger dans des novices dans un bain de règlements, de lois, de décrets auxquels ils n’entendent à peu près rien, aboutirait à un simple changement de caste, de celle des politiciens à celle des fonctionnaires. Dans la mesure de leur permanence et des savoirs qu’ils accumulent, ce seraient les hommes forts du système et ils pourraient pratiquement balader les tirés au sort à leur guise, en leur faisant constamment sentir qu’ils sont en place en raison de leurs connaissances, et non pour avoir tiré un bon numéro à la loterie parlementaire.

« Le peuple, le petit peuple, le peuple moyen ? Le dernier à avoir conservé le sens des réalités pour juger. Il lui manque bien des savoirs certes, bien des informations aussi, mais il a conservé ce sens, alors que les pseudo éduqués supérieurs et pseudo savants plus ou moins abrutis d’idéologies planent carrément et sont bouffis de leur prétendue supériorité. »

C’est parfaitement exact, et si le peuple manque de savoirs et d’informations, personne n’a une connaissance exhaustive de quelque problématique que ce soit. Serait-ce le cas, que les projets les mieux ficelés pourraient encore dufait d’impondérables, axquels personne n’avait pensé.

« Je propose de commencer par donner des baffes à Condorcet, presque au hasard tant le choix des à baffer vénérés à tort car la vénération est stupide et aveuglante est vaste. »

Dès lors qu’il faut bien démarrer par quelqu’un, ça marche pour moi 

 

 


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