Commentaire de Michael Gulaputih
sur Olympiades internationales de mathématiques – Kézaco et à quoi ça sert ?


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Michael Gulaputih Michael Gulaputih 23 octobre 2017 16:12

@gogoRat

Merci pour toutes vos réflexions.

Poser pour principe que les performances économico-industrielles d’un pays dépendent d’exploits atteints par une élite de mathématiciens (voire même seulement parfois par une équipe de mercenaires à la solde du pays), c’est aller un peu vite en besogne !

Quand un constat se vérifie une fois, 5 fois, 20 fois on est en droit de tirer des corrélations. Corrélations que l’on va chercher à vérifier et à affiner afin de tirer des relations tout court. Même si je n’aime pas Jacques Attali, il décrit très bien le phénomène des métropoles-mondes passés et (d’après lui) à venir. Ces dernières ont toujours attiré de par le fait du Prince le gratin scientifiques et culturel d’une époque. Ian Stewart décrit très bien (comme je le cite dans mon article) : découverte en math, reprise de cette découverte par un technicien (au sens noble du terme) après un certain temps et application technologique par la suite. (idem pour la culture).
Pour ce qui est des mercenaires à la solde du pays, je vois renvoie simplement à Werner von Braun et à tout le projet spatial américain comme exemple de mercenariat réussi. Je suis sûr que par votre culture vous connaissez vous-même une myriade d’autres exemples.

 * Quid de la relativisation des frontières conventionnelles des pays lorsqu’on est dans les hautes sphères de la Recherche mathématique mondiale ?

La recherche n’a pas de frontière. Rien n’est plus vrai et plus faux.
Vrai car même au plus fort des tensions Est-Ouest, les colloques scientifiques ont toujours pu avoir lieu entre soviétiques et leurs homologues de l’Ouest.
Faux car c’est au jour le jour que l’on travaille entre collègues chercheurs d’un même pays d’une part et d’autre part c’est la hiérarchie qui « propose »les sujets de recherche en fonction des impératifs qui viennent de plus haut, de la tradition du pays...

si le génie mathématique d’un pays n’a aucune accointance avec les acteurs du cercle de mathématiques appliquées de son pays, qu’apporte-t-il d’autre à son pays qu’une vaniteuse gloriole susceptible, certes, d’impressionner des commerciaux dans les dîners mondains ?

Je n’ai jamais dit ça. Au contraire. D’abord il y a la recherche pure en math, puis il y a les math appliquées, puis le reste...Précédemment Balloo m’a entraîné vers la Roumanie qui eu égard à la taille de son pays est un colosse en mathématiques. Pourquoi croyez-vous qu’avant l’émergence de la Chine (grosso modo il y 20 ans) toutes les sociétés américaines (Oracle, Sun Microsystem, Windows, Cisco...) avaient leur soutien pour l’Europe en Roumanie, soutien qui provenait pour la plupart de gens issus de l’université polytechnique de Timisoara.
C’est bien que l’excellence en math irrigue naturellement vers tout ce qui est scientifique.

En ce qui concerne le restant de vos remarques : vous avez bien compris mon raisonnement. Mais vous le distordez. Si un pays applique correctement les 3 lois (ce sera en ce cas démocratiquement méritocratique) il aura un élite qui s’appuiera sur une solide structure scientifique (principe de la pyramide) laquelle sera elle-même issue d’une population éclairée.

Le tout étant de consacrer une part importante du budget à l’acquisition des bases :
-acquisition et maîtrise du français
-acquisition des méthodes de raisonnement (autant réthoriques que scientifiques)
-acquisition du raisonnement de quelques grands Anciens

Partant de là il n’y aura plus de Veautants comme vous le dites si amèrement.
Mais ceci est un autre sujet...

Bien à vous.


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