Commentaire de Ludovic Charpentier
sur La leçon de Berlusconi pour la France de 2007


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Ludovic Charpentier (---.---.68.113) 25 avril 2006 11:12

J’aime beaucoup vos solutions mais je n’aime pas du tout votre analyse (pour commencer, il n’y a pas que les Français qui détestent Bush et Berlusconi...). Le décalage vient surtout de la manière dont une information est perçu en Italie et à l’étranger (car les Italiens de l’étranger ont majoritairement voté contre Berlusconi, et pas uniquement la communauté française !). En Italie, Berlusconi contrôle les médias comme Bush contrôle les médias Américains. Naturellement, ça aide, les journalistes transalpins ont un regard moins critique sur leur gouvernement que tout analyste extérieur...

Ensuite, il y a aussi le problème du vote ’par défaut’. Kerry s’est trop appuyé sur le fait que les Américains en auraient marre de Bush et il s’est fait piler à cause de cette stratégie du rejet. Paradoxalement, si les Américains admettent majoritairement que Bush a menti sur les motivations de la guerre en Irak, ils ont préféré lui faire confiance pour terminer la guerre qu’à un individu comme Kerry qui a donné une image de versatilité (en plus, Kerry a passé son enfance en France, il parle parfaitement notre langue et a de ce fait tout pour nous plaire - à part le fait d’être le cousin de Brice Lalonde - et tout pour déplaire au public US). Concernant Prodi, le cas est un peu différent. Sa coalition avait adopté un programme commun de 300 pages, de quoi les occupper pour 5 ans, à moins que certains trahissent leurs engagements, ce qui n’est hélas pas impossible, la situation attisant les gourmandises. Mais il a surtout gagné à cause du rejet d’un Berlusconi qui est une vraie andouille sur la scène internationale, traiter un Allemand de ’Kapo’ c’est peut-être drôle sur la Péninsule, mais en attendant, il pouvait se brosser pour espérer un soutien de Merkel et de la CDU après une telle gaffe, qui explique le souhait à l’étranger (et pas uniquement en France) de le voir disparaître... Simplement, la seule leçon est qu’une opposition à un candidat impopulaire à l’étranger ne doit pas compter uniquement sur le rejet pour gagner. Il ne faut pas qu’il y ait rejet d’un candidat, il faut qu’il y ait adhésion aux idées des opposants. C’est ce qui a manqué à Kerry (et un peu aussi à Prodi).


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