Commentaire de Christian Labrune
sur L'année commence bien !


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Christian Labrune Christian Labrune 3 janvier 2018 23:31

le jeu de « ne pas intervenir » est plus intelligent il me semble.
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@McGurk
Je ne le pense pas. Les ayatollahs organisaient aujourd’hui de grosses manifestations destinées à soutenir le gouvernement, comme l’avait fait le Mussolini des Turcs après la tentative de coup d’état. Ils racontent que c’est l’Amérique et Israël qui sont à l’origine des troubles, et rien ne serait pire que de regarder de loin sans rien dire ces foules qui ont très bien compris l’horreur de leur situation et les laisser se faire massacrer. Quand « Monsieur » Erdogan a organisé sa répression atroce, l’Europe songeant à ses intérêts concernant la question des migrants n’a pas pas bougé. Erdogan n’est peut-être plus au pouvoir pour très longtemps, mais il y est quand même encore.

J’entendais tout à l’heure une blogueuse iranienne, Neda Amin, réfugiée en Israël. Elle appelait tous les pays occidentaux à soutenir les manifestants et, par ce soutien, à hâter l’effondrement du régime. Il aura fallu quatorze mois aux Iraniens pour renverser le Shah et il n’est pas évident que Rohani et sa clique soient tombés dès le mois prochain dans les poubelles de l’histoire, mais plus rapide sera la chute, moins il y aura de morts.

Vous dites qu’après les mollahs, cela pourrait être pire. Il faut craindre effectivement quelque chose qui puisse ressembler à une guerre civile plus ou moins prolongée, d’autant plus qu’apparemment le mouvement n’est pas vraiment organisé et qu’il n’y a encore personne pour servir de porte-voix. Mais il n’y a rien de pire que ce que les Iraniens ont pu connaître depuis quarante ans, il n’y a rien de pire que l’islamisme. Le régime d’al-Sissi en Egype, par exemple, n’est certes pas un modèle de démocratie, on ne peut pas dire que la liberté d’expression y soit même garantie parce que si on n’y écrase pas méthodiquement les islamistes, ils ne tarderont pas à refaire surface. A cet égard, al-Sissi confronté au pire des fanatismes religieux me paraît même plus excusable qu’un Poutine utilisant les mêmes méthodes dans un pays où rien n’empêcherait l’installation et le fonctionnement d’un système authentiquement démocratique.


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