Commentaire de Christian Labrune
sur Une chute brutale du régime iranien n'est pas dans l'intérêt d'Israël


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Christian Labrune Christian Labrune 13 janvier 2018 09:06

Comment la classe dirigeante iranienne arrivera-t-elle à surmonter ses antagonismes ? La grande nécessité aujourd’hui pour l’Iran, c’est de réussir à réformer le secteur parapublic, sur ce point Rohani a raison mais comment faire ?
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@maQiavel

Au milieu de l’été 43, la bataille de Stalingrad venait de s’achever. Gros coup dur pour l’armée du Reich.
Je ne pense pas que du côté des alliés et de la résistance française beaucoup se soient demandé : « Comment la classe dirigeante allemande arrivera-t-elle à surmonter la défaite de Stalingrad ? »
Les gens qui avaient un minimum de bon sens se posaient alors la question suivante : « Comment en finir au plus vite avec cette vérole que constitue le nazisme et qui vient de recevoir un premier coup vraiment décisif ? »

La « classe dirigeante iranienne », c’est-à-dire la théocratie et ses collabos, qui aura réussi à se maintenir au pouvoir pendant quarante ans, ne « réussira » jamais à se réformer. Au reste, c’est bien la dernière chose qu’un citoyen des démocraties pourrait souhaiter pour l’Iran. Elle est irrémédiablement condamnée, comme sont condamnés dès leur apparition tous les totalitarismes.

Le IIIe Reich devait durer mille ans. Un optimisme un peu excessif ! Et personne en Europe n’imaginait, en 89, voir bientôt s’effondrer le mur de Berlin et à sa suite, comme par enchantement, tout l’empire soviétique. Et pourtant un De Gaulle déjà mort n’avait jamais parlé de l’Union soviétique, toujours de la Russie, parce qu’il voyait les choses dans la longue durée et savait bien, comme Montesquieu, que les systèmes tyranniques ne se prolongent pas indéfiniment.

Après la chute brutale du régime pourri des mollahs, il y aura probablement une période d’instabilité en Iran. Il faudra aux citoyens de ce vieux pays le temps de se retrouver pour être à même de renouer avec leur grandeur passée. Pour l’instant, le régime qu’ils subissent met leur pays au ban des nations malgré la très lâche complaisance des Européens. La seule chose qu’on puisse vouloir, c’est un soutien sans faille des nations encore civilisées à un peuple qui ne supporte plus de vivre sous la botte des islamonazis.

Le même processus est à souhaiter pour la Turquie. Erdogan s’inquiétait au début du soulèvement : si on laisse se développer ce qui arrive en Iran, la même chose risque d’arriver chez nous, disait-il. Et on ne peut que lui donner raison : le Mussolini des Turcs finira comme son Frère Morsi, sinon comme le Mussolini des Italiens.

 


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