Commentaire de Philippe VERGNES
sur Au secours, la neuropédagogie est au pouvoir !


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Philippe VERGNES 26 janvier 2018 14:26

@ Luc-Laurent Salvador,


Pas de quoi...

Votre article s’inscrit dans le cadre de plus amples recherches que je mène depuis des années (plusieurs décennies même) et qui m’ont conduit à me porter plus particulièrement sur l’étude des perversions... autres que sexuelles. C’est-à-dire la perversité ou les perversions morales.

Il représente à ce titre un nouvel élément qui permet de dessiner un tableau d’ensemble peu réjouissant. Je confirme en tout point votre sentiment que j’ai commencé à avoir pour ma part il y a plus de vingt-cinq ans de cela. En prenant comme point de départ cette période de ma vie, je n’ai plus de doute quant à cette accélération que je dis souvent exponentielle et qui est visible désormais par de plus en plus de monde. C’est ce dont je parle dans la plupart de mes articles pour ceux qui sont capables d’en saisir le sens. Pour les autres, je pense que nous n’avons malheureusement plus le temps de regarder dans le rétro pour savoir qui reste sur la touche.

Sur Huxley, il faut certes lire Le meilleur des mondes, mais surtout et plus particulièrement enchaîner sur l’autocritique que fait Huxley lui-même de son roman : Retour vers le meilleur des mondes. C’est sur elle que portait mon commentaire précédent. Quant à Orwell, il ne faut pas manquer La ferme des animaux et bien entendu 1984. Ceux qui ont su faire ou pu faire les liens entre ces deux auteurs et leurs analyses ne peuvent que conclure que nous sommes bien dans un scénario tel qu’ils ont su le prophétiser. La novlangue que définit Orwell dans 1984 est connue, mais ce qui l’est moins, c’est son concept de double-pensée qui est prototypique de la pensée perverse telle qu’elle a été définie par P.-C. Racamier (lire notamment « La mondialisation de la perversion narcissique - Entre guerre économique et guerre psychologique », relire « Où est Charlie ? Le retour du fascisme et du totalitarisme sous le masque de la perversion narcissique » en tenant compte des précisions qui y sont apportées lorsque je parle de « mouvement » et « Le pouvoir entre paranoïa et perversion » ; le premier et le dernier article sont des présentations et des extraits d’ouvrages d’Olivier Labouret et d’Eugène Enriquez). Bref, y’a du boulot, mais les éclairages qu’apporte un tel travail sont très... comment dire... ambivalent, voire ambiguë, car au final, on peut arriver à se poser la question de savoir si ce ne sont pas ceux qui vivent dans le plus parfait aveuglement de tout ce qui se passe qui ont raison.

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