Commentaire de JL
sur Les nouveaux tests sanguins de diagnostic précoce de cancer « biopsies liquides » - sont-ils utiles ?


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Francis, agnotologue JL 21 février 2018 15:05

Le traitement du cancer ne serait pas ce que vous croyez.
 
Courrier International N°318 du 5 au 11 décembre 1996
 
The Lancet, Londres, Michael McCarthy
 
« Aujourd’hui (en 1996) le traitement de la majorité des cancers consiste à détruire le plus possible de cellules tumorales. Et malgré les doses croissantes utilisées en chimiothérapie, la plupart des tumeurs courantes restent difficilement curables une fois qu’elles ont développé des métastases. Mais les dernières découvertes sur les mécanismes génétiques et cellulaires de cancérisation ont ouvert la voie à une approche thérapeutique prometteuse. C’est ce qu’affirment Harvey Schipper, de l’Université du Manitoba, Eva Turley, de l’Université de Toronto, et Michael Baum, de l’University College de Londres [dans un article publié le 24 octobre 1996 par the Lancet]. Pour ces trois spécialistes, le cancer ne doit plus être considéré comme une cible à détruire, mais comme un dysfonctionnement des systèmes qui régulent la croissance cellulaire. Au lieu de se focaliser sur les cellules anormales, le traitement devrait donc s’intéresser à ce qui les rend défectueuses. La plupart des médecins ont un point de vue très différent.

 »La conception traditionnelle, expliquait déjà M. Schipper l’an dernier dans le Journal of Clinical Oncology, est fondée sur un modèle dérivé de la microbiologie qui considère les cellules cancéreuses comme des sortes de bactéries : des envahisseurs totalement étrangers au reste du corps, incontrôlables par définition et qui ne cessent de croître et de se propager si on ne les tue pas. C’est un concept dépassé, réaffirme Mr Schipper, et les études génétiques et moléculaires des cellules cancéreuses le montrent. En fait ces cellules présentent peu de défauts génétiques et ressemblent beaucoup aux cellules normales. De plus elles ne sont pas aussi autonomes et solitaires qu’on tend à les décrire. Le plus souvent elles répondent normalement aux signaux extérieurs, qu’ils émanent de l’environnement ou d’autres cellules du corps. 
 
« Certaines recherches montrent qu’on peut altérer l’évolution des cellules tumorales en modifiant légèrement leur environnement ou en manipulant l’un de leurs mécanismes de contrôle. Des résultats publiés (en 1993) dans The Lancet par des scientifiques de Grande Bretagne et d’Italie montent ainsi que le lymphome gastrique du MALT (Mucosal Associated Lymphoid Tissue), un cancer de l’estomac, se déclenche plus volontiers dans un organe digestif infecté par la bactérie Helicobacter pylori, responsable d’ulcères. Les chercheurs soupçonnaient ce micro-organisme de stimuler la croissance des cellules cancéreuses. C’est pourquoi, lors d’une expérience, ils ont traité par antibiotiques six patients atteints de ce cancer. Cinq des six cas ont vu leur lymphome disparaître. »


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