Commentaire de Robin Guilloux
sur Le modèle cybernétique dans la théorie mimétique de René Girard
Voir l'intégralité des commentaires de cet article
@Luc-Laurent Salvador
Cette tendance existe bien entendu aussi chez les adultes, mais nous avons appris par l’éducation à refréner ce genre de comportement.
Chez les animaux, la mimesis d’appropriation est régulée par un mécanisme instinctuel qui empêche en général la rivalité de dégénérer en combats mortels (sauf accidents).
Ce mécanisme n’existe pas (plus) chez l’homme, pas plus qu’il n’existe de mécanisme de régulation de la sexualité. La sexualité n’est pas régulé par l’instinct comme chez les autres animaux, elle est permanente dans l’espèce humaine et fait l’objet de tabous spécifiques, non en tant que telle, mais parce qu’elle est liée à la violence (cf. La violence et le sacré, « Le sacrifice »).
René Girard estime que l’augmentation exponentielle de la taille du cerveau humain au cours de l’évolution s’est accompagné d’un accroissement des capacités mimétiques (Girard parle de « l’hypermimétisme » humain) et parallèlement des phénomènes de violence, au point de menacer la survie de l’espèce.
Note : la mimesis d’appropriation et la mimesis de rivalité ne sont deux pas deux formes distinctes de mimesis. Il s’agit de la même mimesis. La mimesis d’appropriation engendre diachroniquement (et pour ainsi dire « mécaniquement ») la mimesis de rivalité.