Commentaire de JL
sur Approcher « la Philosophie »
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En fait, pour moi, d’un point de vue scientifique, la philosophie est l’art de penser au plus profond des choses. Je m’explique : Dans la Marine à voile, il y existe un dicton qui énonce : « Une main pour toi, une main pour le bateau. »
Penser à ce qu’il peut faire pour lui est à la portée du premier venu. En revanche, penser à ce qu’il peut faire pour le bateau (métaphore ici qui désigne autrui), est plus difficile.
En psychanalyse, Freud a énoncé deux principes complémentaires auquel sont confrontés les êtres vivants : le principe de plaisir et le principe de réalité. Le premier pourrait aussi bien s’appeler principe de non désagrément. Le second, à ne pas confondre avec la réalité, c’est ce qui mobilise ce que Freud désignait par les énergies liées.
« Liaison-déliaison Psychan. »Couple conceptuel désignant la manière
dont se fixe, circule et se décharge l’énergie psychique. On parle de
déliaison lorsque que l’énergie circule librement avec pour but la
satisfaction des pulsions et le plaisir, comme c’est le cas lors des
rêves. L’énergie liée voit son mouvement vers la décharge, contrôlée, notamment
par le Moi. Tandis que les énergies déliées se meuvent selon un
principe direct de plaisir, les énergies liées subissent les pressions
des processus secondaires de réalité."
La pensée perverse, selon PC Racamier est toute faite de déliaisons. Ainsi, on peut dire que de la pensée perverse que si elle n’est pas dans le déni de réalité, en revanche elle est toujours dans le déni du principe de réalité.
A l’opposé de la pensée perverse, non seulement la pensée du philosophe doit respecter le principe de réalité et se garder de penser dans la déliaison, mais de plus ; elle doit être capable pour mériter ce titre, de penser contre elle-même : cf. Nietzsche, Sartre,
Edwy Plenel : ’’ il nous faut accepter de traiter ce qui nous dérange, nous bouscule ou
nous choque, ne pas déformer ou omettre des faits selon nos intimes
convictions, éviter de mêler des phrases de commentaires à la relation
des faits. Le métier d’informer suppose d’apprendre à penser contre soi-
même, ce qui signifie : se méfier de ses préjugés, faire droit au
contradictoire, accepter les critiques, varier les approches, multiplier
les curiosités, s’intéresser à ce qui a priori nous serait le plus
étrange ou le plus étranger. Humilité, ouverture et pluralité sont les
mots-clés de cette discipline collective. ’’