Commentaire de Eric F
sur Ce 13 mai 2018 est le soixantième anniversaire du putsch d'Alger, un évènement fondateur de la cinquième République jamais commémoré


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Eric F Eric F 15 mai 2018 10:18
On peut tirer de ces évènements des conclusions absolument contraires aux vôtres.

En effet, en mai 58 il y avait agitation politique et il y a eu putsch à Alger. Cela aurait pu donner lieu à pouvoir insurrectionnel, chaos ou dictature. Or il y a eu au contraire un processus institutionnel engagé par le président d’alors (Coty) et approuvé par l’assemblée, menant à la rédaction d’une constitution approuvée largement par referendum.
Cette constitution a permis une stabilité politique ayant conduit à une prospérité sans précédent, ayant surmonté des agitations qui sont en France souvent plus vives qu’ailleurs (68), et ayant permis des alternances politiques sans crise et même des cohabitations.

Cette constitution a été souvent amendée sans s’effondrer, même si les conséquences de certaines modifications (notamment le quinquennat) ont déplacé les équilibres (présidentialisation mais alternance quasi systématique). Les équilibres originaux étaient davantage « législatifs » comme on l’a vu lors des cohabitations où la majorité parlementaire primait sur le pouvoir présidentiel. Il faudrait sans doute rééquilibrer (septennat non renouvelable par exemple), mais refaire un « chantier » constitutionnel pour ressortir une constitution façon 4è république serait contre productif (on voit les difficultés de l’Italie à constituer une majorité cohérente).

La question du mode de scrutin législatif ne relève pas de la constitution mais de la loi, ainsi il y a eu en 1986 un scrutin proportionnel départemental à un tour tour à fait compatible avec les institutions, à mon avis plus cohérent qu’un système « mixte » qui est de la cuisine électorale pour recaser les exclus. 

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