Commentaire de Christian Labrune
sur L'esclave


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Christian Labrune Christian Labrune 24 mai 2018 13:16
@phan

Vous n’avez pas de chance : je n’ai qu’à tendre le bras pour mettre la main sur l’ouvrage d’Israël Finkelstein et Neil Asher Silberman intitulé La Bible dévoilée.

Ce n’est pas la première fois qu’on cite sur AgoraVox ce bouquin auquel on peut faire dire à peu près n’importe quoi si on sélectionne des phrases en les arrachant à leur contexte. Le pauvre Chems Eddine Chitour s’était déjà risqué à ce petit jeu stupide et malhonnête et il était tombé sur un os, parce le bouquin, moi, j’avais déjà pris soin de le lire, ce qui n’était pas son cas.

J’ai récemment recopié la page 470 de l’édition folio. Je ne vais pas recommencer.

Je ne vous dirai pas : allez voir ce qu’elle explique, puisque vous ne disposez pas du texte. En revanche, ce que vous pourriez faire, c’est nous expliquer de quel article de propagande vous tirez ces sortes d’assertions imbéciles qui prétendraient que cet ouvrage nie jusqu’à l’Exode dont il est question dans la Bible. Ce qu’il fait apparaître, et cela n’a rien de surprenant, c’est que l’archéologie, souvent, ne concorde pas avec un texte biblique bien évidemment aussi légendaire que peuvent l’être les récits des batailles qu’on trouve gravés sur les murs des temples égyptiens, et même ceux du Nouvel Empire.

J’évoquais plus haut les travaux des Britanniques à propos d’Azincourt parce que j’ai vu naguère sur l’une des chaînes du câble consacrées à l’histoire un très intéressant documentaire portant là-dessus. L’historien anglais spécialiste de cette question, considérant qu’on ne retrouvait ni des ruines du château d’Azincourt ni le moindre charnier concluait : « il n’y a jamais eu de bataille d’Azincourt ! »

C’est ce que vous n’hésiteriez certainement pas à me répéter après avoir vu le film. Il a bien dit cela, cet historien, mais il l’a dit très ironiquement : s’il n’y a pas vraiment de traces matérielles, il y a quantité de textes des chroniqueurs du XVe siècle qui évoquent un épisode dont on trouvait encore le souvenir, des siècles plus tard, dans la tradition orale des gens de la région.

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