Commentaire de Jean d’Hôtaux
sur Entretien avec Alain-Jacques Czouz-Tornare


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Jean d'Hôtaux Jean d’Hôtaux 1er juin 2018 14:16

« Il est étonnant de penser que ces Suisses, républicains par nature chez eux, furent à Paris tant en 1792 qu’en 1830, les derniers défenseurs de la monarchie. »


Non, pas si étonnant que cela lorsqu’on passe en revue l’histoire complexe de la Suisse et que l’on prend en compte la chronologie des événements qui s’y déroulent.

En 1792, la Suisse était encore une Confédération d’Etats liés entre eux par un pacte. Ce n’est qu’au terme de la « Guerre du Sonderbund », une guerre civile qui opposa les cantons conservateurs, tous catholiques, aux cantons progressistes et libéraux à la fin de 1847. Au terme de cette guerre gagnée par les cantons progressistes, on parlerait aujourd’hui de laïques, la Suisse se dote d’une véritable Constitution, d’une capitale, Berne, d’un gouvernement fédéral (le Conseil fédéral), d’un parlement et les cantons cèdent alors une partie de leur autonomie au profit de l’Etat fédéral. Avec la Constitution fédérale de 1848, la Suisse devient un « état fédéral », même si elle conserve aujourd’hui encore le nom de Confédération, elle n’en est formellement plus une. La Suisse se dote alors aussi d’une armée fédérale.

En 1792 donc, la Garde suisse est constituée de troupes essentiellement issues des cantons conservateurs issus de l’Ancien régime, alliés à la monarchie française. Si la Suisse est aujourd’hui uniformément « républicaine », tel n’était pas le cas en 1792 ...



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