Commentaire de catapulte
sur La Russie est une puissance moyenne, le nouveau dogme de la police de la pensée


Voir l'intégralité des commentaires de cet article

CATAPULTE catapulte 19 septembre 2018 02:48

Et voilà... On a encore vexé les Russes !
Mais quand cesseront-ils de crier au mépris des Occidentaux ?
Nous faudra-t-il, nous de l’Ouest, chanter éternellement les louanges de la Grande Russie pour que notre opinion leur soit objective ?
Voyez comment sont traités, par ailleurs, les cas de l’Amérique de Trump, de la Hongrie de Victor Orban, de l’Arabie de Mohammed bin Salman, de la Chine de Ji Xinping ? Leurs sorts médiatiques respectifs vous paraissent-ils plus enviables que celui de la Russie ?

Vous finissez, par vos écrits, de me convaincre d’une idée dont j’avais toujours voulu douter jusque là : Les Russes sont obsédés par leur grandeur et celle de la Russie.

Du reste, une faim de grandeur et d’estime de soi qu’a su nourrir Vladimir Poutine au moyen d’une politique d’ostentation. Ostentation dans la restaurations des symboles nationaux ( hymne national, drapeau rouge des forces armées, défilés militaires... ), ostentation dans l’adoption d’une limousine présidentielle à l’image de celle américaine, ostentation dans les annonces dithyrambiques célébrant le retour à une armée surpuissante, surpassant toute autre en nombre et en technologie, mais surtout, ostentation dans le calcul des paroles et des actes à vocation purement anti-occitendale ! La Russie, tel un adolescent mal assurée de sa personne, semble n’avoir trouvé, pour seul moyen d’affirmation de soi sur la scène internationale, que de se définir par la négative, par l’opposition à l’autre : par l’anti-occidentalisme systématique. Et ce, tout en ambitionnant de susciter chez ces Occidentaux, pétris d’une subjectivité qui les garderait de savoir célébrer l’objective grandeur du peuple russe, crainte et admiration.

Vous n’êtes toujours pas remis de la perte du prestige envolé avec feu l’Union soviétique...

Les efforts maladroits déployés par les dirigeants russes, les médias russes, les Russes dans leur ensemble, en vu de séduire et de s’attirer l’admiration craintive des occidentaux qui, certes, ne se privent pas de les snober, sont contre-productifs. Ainsi agissant, réagissant et surréagissant, ils n’engendrent que la raillerie, la méfiance, et, au mieux bien qu’indûment peut-être, le mépris et la haine de ceux qu’ils entendent séduire.

Que ça vous plaise ou non, une nation de 150 millions d’habitants au PIB annuel de 1500 milliards d’Euros est une puissance moyenne. Car de là, le reste découle. C’est, d’ailleurs, ce qu’enseigne, dans la foulée de l’effondrement progressif de ses finances des années 80, la très soudaine perte de puissance de l’Union soviétique en 1991. Souvenez-vous, c’est alors que les Russes cessèrent d’exister !

Pour redevenir une référence mondiale, comme les Russes semblent l’ambitionner, il leur faut cesser de se définir, de s’exprimer, d’agir, bref, de se mesurer à l’Occident et à l’aune de l’Occident. Et, quel qu’en soit l’ordre, militaire, économique, financier, médiatique, politique, diplomatique ou culturel, se comporter en puissance souveraine ; Sans qu’il y ait lieu de se mesurer à l’autre, de défier l’autre, cet autre qu’est l’Occident, cet autre que Russes, russophiles, russophones et « russifiants » de tout poil aiment tant haïr...






Voir ce commentaire dans son contexte