Commentaire de papat
sur L'insoumission n'est pas l'invective


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papat 25 octobre 2018 08:32

@papat
Sauf que, justement, elle a tout conservé dans son petit classeur rouge. Toutes les pièces, tous les tracts, toutes les coupures de presse.
Les promesses, d’abord.
« Le souci du plan Férinel est de maintenir l’emploi. » En décembre 1984, dans son match contre Bidermann, Bernard Arnault présente un document de 44 pages. Il s’engage à ne pas effectuer de « réductions d’effectifs autres que celles correspondant aux mesures déjà décidées par la Compagnie Boussac Saint-Frères. » On devait seulement tomber de 16000 personnes fin 1984 à 12252 fin 1987, soit 3750 suppressions. Mais « sans licenciement  », rassurait-il : « L’expérience récente prouve que les cessions d’activités ne créent pas de problèmes d’emplois. » Enfin, Peaudouce serait « un élément majeur du développement. L’emploi sera consolidé.  »
Appelé au téléphone, un syndicaliste de la CFDT confirme : « Arnault se posait la main sur le cœur. Il me racontait comment il allait assurer la survie du textile : “Vous pouvez avoir confiance en moi, Monsieur Deroo. Je vais sauver le textile.” J’avais compris que c’était du bluff : ses intonations, tout ça, il manquait totalement de conviction. C’étaient des phrases stéréotypées, toutes faites… Ben ça s’est vérifié : trois ans après, il n’y avait plus grand-chose.  »
Une fois raflé la mise – avec un milliard d’aides publiques à la clé -, le 17 décembre 1984, Bernard Arnault publie un communiqué triomphal : « Le groupe Férinel a reçu l’accord de principe des pouvoirs publics… Il s’inspire des grandes lignes du programme actuellement mis en œuvre par l’équipe dirigeante : -non démantèlement et reconstitution du groupe ; - souci de poursuivre la politique de concertation sociale menée dans l’entreprise. » Y a de la joie.


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