Commentaire de Gollum
sur Éloquence et conviction : l'immense Victor Hugo contre l'obscurantisme


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Gollum Gollum 4 novembre 2018 17:09

@colibri

Vous opposez volonté divine et volonté humaine. Or cela n’a aucun sens dans le cadre de la doctrine de la non-dualité, autrement dit l’Advaïta-Vedânta.

Je vais citer un anonyme tamoul qui était le live de chevet de Sri Ramana Maharshi, considéré comme un des plus célèbres Jivan-Mukta récents de l’Inde.

Chapitre 5 (Action) de Tout est Un. (https://www.amazon.fr/Tout-est-Ellâm-onru-Collectif/dp/2911466144/ref=cm_cr_arp_d_product_top ?ie=UTF8)

Je me contenterai du premier et du dernier paragraphe de ce chapitre.

« Toute action appartient à Dieu. Son Œuvre a inscrit chaque être dans ses fonctions individuelles. C’est par Lui que les êtres, animés ou non, jouent leur rôle. Toutes les actions Lui appartiennent ».

Il me semble que c’est suffisamment clair.

Fin du chapitre : « Tout est Un. Ceux qui n’admettent pas que toutes les actions sont l’œuvre de Dieu, ne peuvent que reconnaitre leurs propres limites. Et cela aussi est l’œuvre de Dieu. »

Vous êtes exactement dans le cas évoqué dans ce dernier paragraphe. De celui qui pense, et ce de par la volonté de Dieu, que vos actions sont bien les vôtres et non pas les Siennes..

Bref, vous croyez au libre-arbitre, vous maintenez donc la dualité. Et le moralisme qui va avec. Bien, Mal, pas bien, mieux, meilleur, supérieur, inférieur, etc...

Tout cela n’a aucun sens dans le cadre de l’Advaïta-Vedânta.

Eckhart, dominicain chrétien, était arrivé aux mêmes conclusions. Citation : Aux yeux de Dieu, la mouche a la même valeur que l’homme..

Une autre citation que je cite de mémoire et qui vient elle du monde indien :
« Le Seigneur Suprême ne s’occupe ni des vertus, ni des péchés des hommes. Et c’est ce qui trompe les mortels ».

Bien évidemment tout ceci implique la perfection absolue du monde tel qu’il est et l’absence de Mal au sens ontologique du terme, les divers maux constatés par tous étant liés à des situations particulières, bref à des étants individualisés.

Spinoza était arrivé aux mêmes conclusions.

Et Guénon avait annoncé la couleur dans un texte publié en 1909 (à 23 ans !) republié par Gallimard dans un ouvrage de Guénon intitulé Mélanges, chapitre intitulé Le Démiurge. Que je vous invite à lire (car visiblement vous n’avez jamais lu Guénon) et où Guénon déduit de la doctrine de l’Unité, qui elle est absolue, que le mal ne pouvait être que relatif et en conséquence, non existant. 

On est ici très loin du manichéisme, moralisateur, inhérent au christianisme de masse, avec la coercition qui va avec, dès qu’il y a moralisme.


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