Commentaire de xana
sur Le Mythe du Progrès dans l'Evolution - (livre L'EVENTAIL DU VIVANT - Seuil 1997 – de Stephen Jay GOULD, sous-titré LE MYTHE DU PROGRES)


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xana 12 novembre 2018 15:41

Merci à JPCiron d’avoir publié cet article réalisé à partir du livre de SJ Gould.

Je suis totalement d’accord avec les vues de Gould sur le sens de l’évolution.

Tous ceux qui pour des raisons religieuses ou par simple réaction égotique refusent la notion selon laquelle l’Homme n’est pas le « summum » ni l’objectif final de cet évolution, rejoignent ceux qui, plus primitivement mais pour les mêmes raisons, rejetaient l’idée même de cette évolution.

Tous ces gens considèrent comme impensable que nous ne soyons pas les seuls « héritiers de Dieu », et que nous puissions nous retrouver sans plus de droits sur Terre que les vers de terre, les mouches, les grenouilles et les chimpanzés, voire, horreur, que les nègres ou les bougnoules.

Il est vrai que la connaissance de la réalité de l’Evolution a anéanti nos prétentions à régner sur terre en qualité de peuple choisi (ah non, ça ce sont les pharisiens seulement) et à justifier notre abus des autres espèces au nom d’une prétendue supériorité. Et notre abus sur les Noirs au nom d’une prétendue mesure de l’intelligence dénommée QI, mise au point par les sociétés les plus racistes de notre société.

Notre forme particulière d’intelligence ne constitue pas, en effet, une supériorité objective. A court terme, peut-être, mais si elle nous amène à nous auto-détruire au bout de seulement trois millions d’années, nous n’aurons été, comme le soulignait C de Duve (cité par l’auteur) qu’un rameau stérile « victime d’une mutation létale »...

Pour ces gens-là il est difficile d’imaginer que l’histoire de la Vie ne se termine pas avec l’apparition de l’Homme. Cette prétention est de la même essence que celle des néocons américains déclarant que leur avènement signifie « la fin de l’Histoire » (en toute modestie !)...

Le propre de l’Homme n’est sans doute pas tant l’intelligence (je veux dire « notre forme d’intelligence ») que l’immense prétention dont nous faisons preuve. Parmi les primates, l’Homme se trouve sans doute beaucoup plus proche des bandar-log imaginés par Kipling que des modestes chimpanzés.

Nous ne serons certainement plus là pour les voir, mais d’autres espèces remplaceront progressivement les espèces actuelles. Même les cataclysmes que nous allons certainement déchaîner par notre stupidité n’empêcheront pas la Vie de continuer sur la Terre et sans doute ailleurs. Nous n’aurons été, à tout prendre, qu’un bref épisode dans l’Histoire de notre planète. La principale empreinte que nous aurons laissée restera probablement la quasi-extinction des mammifères et de nombreuses autres espèces. Mais la Vie a le temps et ne s’arrêtera pas à ce détail navrant...

Jean Xana


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