Son analyse est paradoxale, à la fois intelligente et idiote.

La première partie commence plutôt bien, lorsqu’il dit que le pouvoir doit comprend la colère populaire, l’analyser et proposer une stratégie aux Français.

Néanmoins, la seconde part complètement en vrille. BHL est visiblement volontairement sourd à notre colère qui s’est transformée en haine lorsque Macron et Castaner ont, plusieurs fois — et ça va continuer avec Macron qui en rajoutera — jeté de l’huile sur le feu pour attiser les haines et ainsi discréditer tout mouvement d’opposition, gilet ou pas.

Plus lorsqu’ils ont « proposé des aides » alors que le problème se situe dans l’invention farfelue de taxes qui se multiplient tous les deux ans. Aucun des ministres, députés, sénateurs ou haut fonctionnaire n’a à se soucier de l’argent, moins encore de faire survivre sa famille avec un SMIC.

Il qualifie les Français d’ « accidentés de la mondialisation » alors que le véritable sujet et véritable cause se situe non pas dans cette mondialisation mais dans le libéralisme prôné par les élites (en France et l’UE) ainsi que des connards arrogants du type BHL qui se plaint d’avoir « trop de maisons ».

Des gens qui, au demeurant, n’ont jamais eu besoin d’argent et son installés sur un matelas bien confortable de billets (virtuels) de banque. Leur avenir est déjà tracé car évoluant dans des sphères bien supérieures aux 99% de la population.

Le plus ignoble réside dans sa tentative de comparaison des peuples et notamment des juifs, en faisant le rapprochement entre le fascisme type nazisme des années 30 à des mouvements nationaux (et européens) de ras-le-bol général d’un système élitiste et despotique remis tous les vingt ans au goût du jour.

On voit bien là une acrobatie intellectuelle qui n’est rien de plus qu’une pirouette pour étouffer toute contestation ou volonté de contestation. Car, au bout du compte, BHL n’écrit absolument rien de convaincant et nous livre, à part sa haine du « bas peuple » (enfin tout ce qui n’est pas du 16ème), un vide intellectuel effrayant qu’il défend farouchement.

Probablement parce qu’il soutient tous ces mouvements politiques libéraux prônant une société complètement atomisée où le plus fort fait la loi, où il n’y a plus de cohésion sociale et la lutte pour la survie (quotidienne/de l’emploi) fait rage. En fait, une société américanisée qui préfère jeter des millions à la tronche des pauvres lorsqu’ils sont déjà dans le caniveau qu’une société sociale qui intervient avant la catastrophe.

Pour ma part, j’y vois également un élément très fascisant parce qu’il remet en question la notion même de manifestation et donc d’un droit élémentaire qui fait de notre pays, dans les grandes lignes, une nation démocratique. En résumé, il souhaite une société autoritaire et libérale, avec un peuple docile et servile comme en Asie...une nouvelle Chine/URSS en quelque sorte...