Commentaire de Renaud Bouchard
sur L'inéluctable démission du Président Macron. Colère et Temps. Rupture ou dialogue dans le changement démocratique ?


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Renaud Bouchard Renaud Bouchard 6 décembre 2018 12:34

@arthes
Bonjour et merci pour vos observations.

Je ne saurais me permettre d’interpréter par voie de simples messages les opinions ou analyses de chacun d’entre-vous, une conversation valant beaucoup mieux qu’un exposé plus ou moins rapide, une interrogation ou une question mal comprises ou susceptibles de précisions etc.

Pour revenir à notre sujet qui est la crise de régime en train de se profiler derrière la crise politique nourrie par la crise économique et sociale dans laquelle les équipes gouvernementales qui se succèdent pataugent allègrement depuis des années, se refilant le Mistigri, creusant des déficits et roulant sans vergogne des dettes qui ne seront jamais remboursées, la situation est désormais très simple.

Le Chef de l’État a désormais perdu toute légitimité profonde - celle du vote citoyen -, et ne dispose plus que d’une légitimité « légale », laquelle, à mon avis, n’est rien si elle ne trouve pas tout au long de l’exercice du mandat présidentiel un écho auprès de tout un électorat , celui qui traduit la majorité électorale d’une part, mais aussi celui qui, acceptant la loi des urnes, qu’il ait voté contre ou se soit abstenu, accepte le fonctionnement démocratique.

Tel n’est plus le cas aujourd’hui, même si l’on sait qui soutient et ne soutient pas le mouvement Gilet jaunes et qui conserve encore une confiance en faveur de l’éxécutif ( PR, PM et équipe gouvernementale).

On comprend dès lors qu’avec une telle baisse de soutien et une défiance qui atteint l’échelle nationale la représentativité présidentielle comme la représentativité parlementaire tournent en roue libre et qu’une saine décision serait de retremper le Pouvoir dans un test de confiance qui -mais c’est là le jeu -, pourrait se traduire par un désaveu électoral.

Sauf à jouer la montre ce qui serait préjudiciable aux intérêts nationaux et internationaux de la France et de ces citoyens la sagesse serait pour le président de la République d’appuyer sur la touche « reset », de remettre les compteurs à zéro en prononçant la dissolution de l’Assemblée nationale tout en interrompant son mandat prématurément puisque tout montre que, quoiqu’il fasse, il ne peut plus exercer ses fonctions de manière harmonieuse et consentie.

L’injonction particulièrement immature, imprudente et d’une stupidité abyssale adressée au peuple sous la forme d’un : « Qu’ils viennent me chercher ! » a été parfaitement comprise par ses destinataires, lesquels répondent désormais en masse.

Il demeure malgré tout évident, et c’est là que ls événements vont réellement devenir intéressants à observer et à suivre, que le retour à la normale aura lieu de toute façon, au même titre que la démission de M. Macron, et que sauf à ce que quelque chose de structuré se dessine et apparaisse au sein des Gilets jaunes ou en dehors de ce mouvement, de préférence hors des partis que je qualifierais « d’institutionnels », nous sommes à l’aube d’une nouvelle donne politique.

Cordialement,
Renaud Bouchard


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