Commentaire de Paul Leleu
sur Sérotonine ou l'inexorable déclin de Michel Houellebecq


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Paul Leleu 25 janvier 2019 20:06

@L’enfoiré

oui... c’est certain...

même si pour ma part je préfère l’humour léger des classiques à l’humour des humoristes professionnels... question de préférence...

mais en tous cas, je me méfie de la littérature pompeuse de la modernité, qui a banni le véritable humour... l’humour c’est pas juste de faire des grosses blagues... c’est plutôt une attitude très « pince sans rire », discrète, qui parsème de références invisibles et légères un propos sérieux...

ça permet de bien rendre compte de la vie humaine : des tragédies tempérées par la rémanance de l’ivresse vivante...

le problème des modernes, et des romanciers en particulier, c’est cette absence structurelle et fondamentale d’humour dans leur langue... les vieux poètes savaient faire ça très bien, en glissant un peu de légèreté (galanterie, nature champêtre, etc.) dans leurs évocations... ça donnait ce style qui ne se prend pas tout à fait au sérieux, ce léger « pas de côté », qui permet de ne pas tout prendre au tragique...

comment vivre dans un société où le seul regard qui compte est celui du notaire ou du banquier ???? ce serait impossible !!! Evidement qu’il faut des notaires et des banquiers pour compter ce qui doit l’être... mais il faut aussi des poètes et des rêveurs pour donner son flux et sa liberté à l’âme et à l’enthousiasme...

je reproche aux modernes de dire : « la joie n’existe plus », alors que ce sont juste eux-mêmes qui se sont mis dans l’impossibilité structurelle de l’éprouver...


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