Commentaire de Christian Labrune
sur Comprendre l'importance des guerres entre le monde arabo-musulman, Israël et les USA dans la viabilité de l'économie mondiale et du monde


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Christian Labrune Christian Labrune 30 janvier 2019 13:41

Ce n’est pas que je suis croyant ou non

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@Hamed

C’est justement ça que je vous reproche : de continuer à prolonger au XXIe siècle une mythologie du XIXe, héritée de Hegel et de sa « raison dans l’histoire ». Qu’on appelle Dieu cette raison ou que, l’ayant « remise sur ses pieds » à la façon de Karl Marx elle devienne la lutte des classes, laquelle doit cependant, dans une perspective eschatologique et donc pas moins métaphysique, conduire à la fin de l’histoire et à un paradis terrestre, c’est kif-kif. Et quand vous considérez les convulsions de l’histoire, ça vous paraît nécessaire au sens philosophique du terme : « CELA DEVAIT ËTRE » .Vous en arrivez donc à conclure par une espèce de « inch Allah ! » tout à fait fataliste.

De ces sortes de considérations qui sont parasitaires dans la perspective purement pragmatique qui doit être celle de l’examen de la réalité politique, on gagnerait beaucoup à faire l’économie. Il n’y a rien de fatal. Il y a bien une raison active dans l’Histoire, c’est celle de l’activité humaine, mais cela n’implique évidemment pas que l’Histoire soit par essence raisonnable. S’il existait un dieu, il va de soi qu’il n’aurait rien à foutre de ce qui peut arriver. Comme le remarquait déjà Bussy-Rabutin au XVIIe siècle : Dieu est toujours « du côté des plus gros bataillons ». 

Ce que vous écrivez à propos de Netanyahou me paraît tout à fait fantaisiste. Les Américains ne sont pas pour grand chose dans le choix qui avait été fait de ne pas ratatiner immédiatement le Hamas. La position plus belliciste de Liberman aurait été également possible sans que les Américains et même les chancellerie européennes y pussent trouver rien à dire, mais la position de Netanyahou, à tout prendre, n’était pas moins stratégique. Liberman voulait gagner une bataille au Sud qui en aurait probablement entraîné une autre au Nord, quand Netanyahou et probablement aussi les Américains veulent gagner LA GUERRE. L’enjeu est d’une tout autre importance ! L’écrasement du Hamas, très facile à réaliser et immédiatement très rentable d’un point de vue électoral, n’aurait pas changé grand chose à la menace globale. En revanche, la destruction du régime des mollahs, qui est l’objectif prioritaire, entraînera par voie de conséquence, et sans qu’il soit besoin de beaucoup bombarder et de multiplier les morts des deux côtés, celle du Hamas comme celle du Hezbollah libanais.
Les Américains, pas plus que les Israéliens, ne tiennent à intervenir en Iran, même si l’opposition ne laisse pas de réclamer des soutiens : une intervention extérieure peut toujours devenir calamiteuse, comme l’ont montré les deux guerres américaines contre l’Irak. Il faudrait donc que le gouvernement des mollahs fût renversé par l’opposition elle-même, d’où les sanctions, mais il est évident que si les ayatollahs persévèrent dans leur connerie et commencent à devenir plus offensifs sur le terrain, ils vont immédiatement déguster ; Poutine laissera les Américains et les Israéliens faire le sale boulot et se frottera les mains : il aura tout à y gagner.


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