Commentaire de Étirév
sur Antisémitisme et lien social


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Étirév 12 mars 2019 09:31

Pour bien comprendre, en cette fin de cycle, ce que l’on nomme antisémitisme, il faudrait faire toute l’histoire des hébreux, depuis la nuit des temps.

Ceux qui le souhaitent trouverons ici cette Grande Histoire ICI, réellement SAINTE.

Mais si nous remontons l’Histoire d’un battement de paupière, nous situant à l’aube de notre ère, au début du Moyen Age, nous pourrons, déjà, envisager une idée sur ce peuple et l’origine de ses éternelles persécutions.

Commençons par rappeler qu’il faut toujours faire la différence entre Israélites et juifs. Là réside la clé de compréhension des évènements passés et présents.

Au Moyen Age, les Israélites dispersés s’étaient répandus sur toute l’Europe. On les appelait Juifs, quoique les vrais Juifs eussent presque tous passé au Catholicisme, et fussent devenus les plus ardents adversaires des anciens représentants des tribus d’Israël. Ce sont les Juifs christianisés, par ironie sans doute, qui donnaient aux Israélites leur nom de Juifs qui était discrédité et détesté partout.

Depuis leur grande dispersion, les Israélites n’avaient plus eu de centre, plus de nation. Considérés comme des gens dangereux parce qu’ils étaient restés longtemps fidèles aux principes de l’ancien régime théogonique et gynécocratique, on se méfiait d’eux.

C’est sous le règne de Philippe-Auguste que les Juifs furent autorisés à s’établir en France. Cette détermination avait, du reste, un but intéressé, on avait besoin d’eux. Ils venaient d’établir l’assurance contre les risques du commerce (en 1182).

D’abord Philippe-Auguste, monté sur le trône en 1180, inaugura son règne par une ordonnance de 1182 qui voulait que les débiteurs des Juifs fussent déchargés des sommes qu’ils leur devaient. Les évêques célébrèrent cette mesure de proscription. Ils obtinrent encore de ce roi dévot une ordonnance qui condamnait les jureurs et les blasphémateurs à l’amende s’ils étaient nobles, à la mort s’ils étaient roturiers. Chassés après cette ordonnance, les Juifs furent rappelés, en considération du profit que les barons tiraient des Juifs domiciliés dans l’étendue de leur baronnie par le moyen des fortes tailles qu’ils levaient sur eux. Donc, le Juif était exploité, dépouillé par le Catholique, C’est pour cela qu’il fut accusé d’exploiter, de dépouiller le Chrétien. L’accusation est toujours l’envers de la Vérité.

On se disputait la présence du Juif, à cause du bénéfice qu’on en tirait. C’est lui qui, à cette époque désolée, releva le commerce, et, loin de lui en savoir gré, on lui en fait reproche. C’est qu’il était intelligent (son origine et son passé le prouvent), et tout ce qu’il entreprenait réussissait entre ses mains. En fallait-il davantage pour exciter contre lui la haine ? M. Darmesteter, dans ses Essais Orientaux, montre que c’est au Moyen Age que le Juif, chassé par l’Église Catholique de la vie politique, de toutes les charges, de toutes les professions libérales, et de la propriété immobilière, fut refoulé dans le commerce. En réalité, on ne lui laissait que cela.

L’existence qu’on lui faisait était le pendant de celle qu’on faisait à la Femme. Et cela se comprend, ils étaient les défenseurs de la même cause, ils conservaient au fond de l’âme une invincible fidélité à la même loi, cette-loi morale si forte qu’on ne peut la vaincre, et ils savaient si bien qu’elle était vraie, que c’étaient eux qui avaient raison, qu’ils puisaient dans cette conviction une force immense, une confiance sans bornes. De là cette opiniâtreté dans l’idée qui les faisait vivre, et qui les a amenés jusqu’à nous, leur réservant la grande joie de voir la Vérité triompher. Ils n’ont jamais perdu l’espoir de voir l’ancien régime rétabli, de voir la vérité et la Femme renaître, et ils ont un secret pressentiment que, le jour de cette renaissance, eux, les sans-patrie, seront le peuple-roi.

C’est à cette époque qu’on commença à sévir contre les Juifs.

A la fin du XIIème siècle, il y avait à Paris un grand nombre de synagogues et d’écoles israélites. C’est vers 1182 que l’autorité ecclésiastique les fit fermer et commença à persécuter cette famille juive, dont elle ne parvint cependant jamais à altérer l’unité.


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