Commentaire de Christian Labrune
sur Dimanche algérien place de la République 14/04/2019


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Christian Labrune Christian Labrune 15 avril 2019 18:29

Vous êtes des traitres de tous les cotés.

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@MagicBuster

Je trouve votre propos un peu incongru. Ces gens souhaitent un régime démocratique et beaucoup sont venus en France parce qu’ils croyaient savoir qu’ils y trouveraient plus de liberté. Le paradoxe, c’est qu’ils y sont arrivés avec l’islam et qu’ils ont réinstallé dans nos banlieues un communautarisme s’accompagnant d’une manière quasi automatique d’un totalitarisme religieux qui implique la soumission à des règles de vie datant du haut moyen-âge. C’est la négation même des valeurs de la démocratie française, et même de toute démocratie.

Pour l’instant, on est dans cette période des révolutions que Malraux appelait « illusion lyrique ». Tout paraît possible, et le régime essaie de faire profil bas en espérant que les choses finiront, s’il donne l’impression de lâcher un peu de lest, par se tasser d’elles-mêmes. Je ne suis pas du tout certain que ce soit un bon calcul : les profiteurs du régime, sur la défensive, seront bien capables d’entreprendre de réprimer et de massacrer, mais il finiront par passer eux-mêmes, de toute façon, à la grande moulinette de l’histoire.

Une photo, dans cet ensemble, m’a paru intéressante : une femme porte une pancarte où il est écrit : « on n’est pas obligé d’être musulman ». Certes ! Et ce n’est pas moi qui contesterai cette proposition, mais il ne semble pas qu’il y ait beaucoup d’autres affirmations du même genre, portées à bout de bras sur les cartons. On ne veut plus se soumettre aux vieux gâteux du FLN, mais se soumettre à Dieu et à ses saints imams, il me semble que c’est une obligation, dans l’islam, et l’Algérie n’a jamais été aussi sécularisée qu’une Tunisie pourtant tombée immédiatement, après sa petite révolution, dans le piège d’Ennahdha.

Les islamistes n’étaient pas à cette manifestation. Ils se tiennent en retrait, prudemment, mais ils ne tarderont pas à montrer le bout de leur nez dès que la situation sera devenue un peu plus confuse. Si cela n’arrive pas, je me réjouirai grandement d’avoir eu tort, mais je ne suis quand même pas très optimiste.


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